Le paysan et la «start-up nation»

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Vincent Trémolet de Villers. Le Figaro

L’ÉDITORIAL DU FIGARO - La puissance immatérielle du travail de la terre au pays de Sully, de Millet, de Giono est inversement proportionnelle à son déclin économique.

Des tripes et du sang jetés sur les grilles des préfectures, du foin qui pave les routes de la «start-up nation», une famille endeuillée, au petit matin, par un chauffard sous OQTF. Les roues immenses des tracteurs roulent déjà sur les confettis d’une rentrée où la politique fut trop souvent réduite à des querelles de casting, des polémiques de cour d’école. Bulles de savon à côté de la révolte existentielle de centaines de milliers de paysans qui ne veulent pas mourir.

Survivre, pour eux, c’est bien de cela qu’il s’agit. La conjugaison de normes écologiques de plus en plus contraignantes et d’une mise en concurrence intenable (puisque les concurrents n’obéissent pas aux mêmes règles) rend l’exercice suicidaire. Le harcèlement réglementaire, la surveillance sous couvert d’impératifs climatiques, le sentiment d’abandon face à l’ampleur de la tâche, la pauvreté matérielle sur fond de subventions nourrissent un peu plus le découragement.

Il faut y ajouter les représentations dans lesquelles…

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