Giorgia Meloni soupçonnée d’avoir facilité la libération et le renvoi à Tripoli d’un responsable libyen poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a annoncé, mardi 28 janvier, dans une vidéo sur Facebook, qu’elle et ses ministres de la Justice Carlo Nordio et de l’Intérieur Matteo Piantedosi étaient visés par une enquête après l’expulsion d’un responsable libyen et tortionnaire Osama Almasri Najim. La dirigeante d’extrême droite a, comme à son habitude, directement mis en cause les magistrats liés à cette enquête.
Arrêté dix jours plus tôt dans un hôtel de Turin en vertu d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), le chef de la police judiciaire libyenne en question a été libéré sur ordre de la Cour d’appel de Rome pour vice de procédure, et expulsé vers Tripoli à bord d’un avion affrété par l’État italien. La présidente du conseil est soupçonnée avec d’avoir facilité la libération du Libyen et son renvoi à Tripoli.
Accusé de crimes de guerres et de crimes contre l’humanité
Le responsable libyen fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis le 15 février 2015. Il est notamment accusé d’avoir commis en Libye des crimes contre des détenus en raison de leur religion, ou bien alors qu’ils étaient soupçonnés d’un « comportement immoral » ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés.
La dirigeante d’extrême droite avait déjà défendu, samedi 25 janvier, son expulsion, demandant à la CPI de « clarifier pourquoi elle a mis des mois à lancer ce mandat d’arrêt alors qu’Almastri avait déjà traversé trois pays européens ». Elle a repris cette argumentation, mardi 28 janvier, dans sa vidéo, reprochant à la Cour pénale internationale, « après des mois de réflexion », d’avoir « curieusement » émis son mandat d’arrêt « précisément au moment où cette personne était sur le point d’entrer sur le territoire national après avoir séjourné de manière sereine pendant une douzaine de jours dans trois autres États européens ».
Giorgia Meloni met en cause le procureur de Rome
Elle a, également, sans surprise, mis en cause l’avocat Luigi Li Gotti qui avait déposé la plainte à l’initiative de l’enquête sur l’expulsion du tortionnaire libyen. Elle également pointé du doigt le procureur de Rome, Francesco Lo Voi, qui lui a notifié l’ouverture de cette enquête.
Celui-ci était le procureur à Palerme en charge de l’accusation dans le procès de son vice-chef du gouvernement, le dirigeant d’extrême droite Matteo Salvini, relaxé après avoir été jugé pour avoir bloqué des exilés en mer alors qu’il était ministre de l’Intérieur en 2019.
L’ancien ministre de l’Intérieur avait d’ailleurs déclaré au moment du procès : « Je suis très fier de ce que j’ai fait. J’ai tenu mes promesses. J’ai lutté contre l’immigration de masse et quel que soit le jugement, pour moi aujourd’hui est une belle journée parce que je suis fier d’avoir défendu mon pays ». 147 personnes exilées – dont des mineurs – avaient été interdites de débarquer pendant plus de trois semaines alors qu’elles étaient à bord du navire d’Open Arms.
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