L’économie mondiale se stabilise, mais les défis s’accumulent pour les pays en développement
Après deux décennies de croissance record, les économies émergentes et en développement naviguent en eaux troubles, alerte la Banque mondiale dans son dernier rapport publié jeudi. Depuis le début du siècle, leur poids dans l’économie a considérablement augmenté, passant de 25 % du PIB mondial en 2000 à 45 % aujourd’hui. En tête de ce changement, la Chine, l’Inde et le Brésil ont joué un rôle clé, contribuant à plus de la moitié de la croissance annuelle depuis 2000, soit deux fois plus qu’au cours des années 1990.
Mais ce dynamisme, attribué à leur intégration dans le commerce international, s’essouffle.
Une dette publique élevée, le vieillissement démographique, les coûts croissants liés au changement climatique et les guerres commerciales des grandes puissances pèsent sur leurs perspectives. Bien que l’économie mondiale se stabilise, avec une croissance attendue de 2,7 % en 2025 et 2026, dans un contexte de reflux de l’inflation et de baisse des taux d’intérêt, les économies en développement peinent à réduire l’écart avec les pays avancés.
Leur taux de croissance, estimé à 4 ,1% en 2025 (contre 5,9 % au début du siècle), reste inférieur aux niveaux pré-Covid et insuffisant pour combattre la pauvreté et atteindre leurs objectifs de développement, prévient l’institution américaine. Les États à faible notation de crédit rencontrent de grandes difficultés à financer leurs investissements en raison de coûts d’emprunt élevés. De plus, la croissance du revenu par habitant dans ces économies atteindra seulement 3,1 % en 2025-2026, contre une moyenne de 4,5 % entre 2000 et 2019. Face à ces défis, la Banque mondiale appelle à des réformes structurelles : moderniser les infrastructures, approfondir les échanges commerciaux et accélérer les investissements privés.
Reprise modérée en zone euro
Dans le reste du monde, la zone euro a connu une croissance modeste en 2024, estimée à 0,7%, en deçà des dernières prévisions qui tablaient sur 0,9%. Cela s’explique par une consommation faible, l’instabilité politique, des investissements limités et une activité industrielle en difficulté, notamment en Allemagne, en récession pour la deuxième année consécutive. L’impact des prix élevés de l’énergie a diminué la compétitivité des exportations et freiné la consommation.
Celle-ci a légèrement augmenté depuis la fin 2023, mais elle reste faible à cause de la faible confiance des consommateurs et du taux d’épargne élevé. La zone euro devrait connaître une reprise modérée, avec une croissance prévue de 1,1% en 2025-2026. Une reprise qui reste là aussi inférieure de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes. Ce n’est plus un mystère, les États-Unis ont connu une meilleure performance économique en 2023 et 2024, avec une croissance respectivement établie à 2,9% et 2,8%. Pour 2025, les prévisions de la Banque mondiale tablent sur 2,3% de croissance en hausse de 0,5 point de pourcentage par rapport à juin.