REPORTAGE. À Paris comme un peu partout en France, une manifestation contre le racisme et "contre tous les fascismes"

En France, plus d'une centaine de manifestations sont organisées samedi 22 mars contre le racisme. À Paris notamment, le rassemblement est important. Le cortège est parti à 14 heures de la place de la République. L'ambiance s'est tendue au moment du passage à la place de la Bastille. C'est là que les forces de l'ordre ont commencé à freiner un peu le cortège, et puis, à le scinder en plusieurs parties avec des cordons de CRS positionnés pour séparer les manifestants sans les empêcher de marcher. Le cortège se dirige vers son point d'arrivée, place de la Nation, mais cela a forcément créé de la tension, sans affrontements majeurs à ce stade. 

Les drapeaux qui s'agitent sont antifascistes, pour la paix, parfois aux couleurs de la communauté LGBT, toujours contre le racisme. Il y a aussi des drapeaux palestiniens et des keffiehs, comme celui autour du cou de Christiane. "Quand on voit la montée des idées d'extrême droite, explique-t-elle, qui vont même jusqu'au plus haut niveau de l'État à l'heure actuelle, je pense que c'est important, par solidarité, d'être là et de dire qu'on est contre tous les fascismes et que la France, si elle était un pays des droits de l'homme il y a de cela quelques années, il faudrait qu'elle s'interroge sur le fait de savoir si elle l'est toujours aujourd'hui"

Christiane pense aussi à Gaza. "Comment rester indifférente, dit-elle, au massacre qui se poursuit là-bas ?" Le mot d'ordre dans le cortège, c'est l'humanisme, l'anti-racisme. Christophe, qui a presque 50 ans, assure qu'il a peur pour la première fois d'être un homme noir en France. 

"Pour la première fois de ma vie, j'ai peur pour les noirs, pour les arabes, pour les femmes, pour les juifs, pour tout le monde".

Christophe, un manifestant

à franceinfo

"J'ai vachement peur de l'ère de la post-vérité où la vérité n'a plus de sens. Tout est possible. Je pense que je peux me faire attraper par la police, la justice avec un truc à la "Kafka", à la "George Orwell". C'est de pire en pire et là, j'ai peur", indique-t-il. 

L'ambiance de la manifestation s'étant un peu tendue, des familles ont désormais quitté le cortège. Des manifestants ont par ailleurs toussé et éternué à cause d'un peu de gaz lacrymogène. Malgré tout, la manifestation se poursuit de façon un peu plus éparpillée, jusqu'à son arrivée, place de la Nation.