"C'est un bon message envoyé à la concurrence. C'est très difficile de gagner ici. On a fait un grand match, même si on avait pas la possession qu'on avait l'habitude d'avoir. C'est ça qui montre aussi les grandes équipes". Tout juste élu homme du match, Vitinha a confirmé l'impression visuelle au micro de Canal+, mardi 29 avril, après la victoire du PSG sur la pelouse d'Arsenal en demi-finales aller de la Ligue des champions (1-0) : ce Paris Saint-Germain est à la hauteur de ses ambitions, à 90 minutes d'une potentielle finale, la deuxième dans l'histoire du club après celle de 2020.
"On a beaucoup souffert et couru après le ballon pendant les 20 premières minutes", a reconnu le défenseur d'Arsenal William Saliba, "pas surpris par le niveau" du club de la capitale. Quand, de son côté, le coach Mikel Arteta a acté qu'il est "impossible de dominer le PSG pendant 95 minutes".
Paris a appris à souffrir sans rompre
Il y avait pourtant quelques doutes, en début de saison, sur la capacité de cette jeune équipe - la plus jeune de la phase à élimination directe (24 ans et trois mois de moyenne) - à subir la pression de cette compétition ô combien exigeante. Ces doutes avaient même été ravivés le soir de la défaite sur la pelouse d'Aston Villa (2-3), quand le PSG a vacillé et failli réveiller les démons qu'il pensait avoir enfin exorcisés. "On sait qu'on est une très bonne équipe. On peut défendre, attaquer avec tous les joueurs qu'on a. Parfois il faut aussi savoir souffrir", a appuyé Joao Neves (20 ans) au micro de Canal+.
Si Luis Enrique a qualifié les vingt premières minutes de son équipe de "merveilleuses", il a encore plus apprécié le reste de la rencontre. "On a montré une version encore meilleure sans ballon. On a été solidaires. Tu ne peux pas défendre sur des joueurs comme [Bukayo] Saka, [Martin] Odegaard et [Gabriel] Martinelli sans recevoir l'aide de tes partenaires", a avancé l'entraîneur espagnol en conférence de presse d'après-match, satisfait mais pas euphorique, comme à son habitude.
Mardi, l'hostilité de l'Emirates Stadium et de ses 60 000 supporters n'a pas fait pencher la balance du mauvais côté. La défense parisienne n'a été prise de vitesse qu'à deux reprises, lorsque Gabriel Martinelli (45e) et Leandro Trossard (56e) ont raté leur face-à-face après avoir été trouvés en profondeur. Dans les deux cas, Gianluigi Donnarumma veillait au grain.
L'Italien a brillé dans son registre de prédilection : se détendre de tout son long pour protéger sa ligne de but. Depuis le huitième de finale retour à Liverpool, ce dernier est devenu impérial en Ligue des champions, une compétition dans laquelle il décevait largement. "Le vrai MVP (homme du match), c'est lui", a d'ailleurs admis Vitinha sur les réseaux, en désignant du pouce son coéquipier italien sur une photo.
Au cours de cette saison, la deuxième de l'ère Luis Enrique, le Paris Saint-Germain a progressé dans de nombreux domaines. Compter sur un gardien en confiance, capable de faire autre chose que de défendre de sa ligne, en fait partie. Accepter les temps faibles sans s'effondrer en est une autre. En deux ans, la majorité du groupe a participé aux 27 soirées de Ligue des champions qu'a vécues le club de la capitale sur la période.
"Ce n'est pas encore la fête dans le vestiaire car on sait qu'il reste un match", a tempéré Joao Neves, fidèle à la position de son coach qui a repris la rhétorique du quart de finale contre Villa. "Il ne faut pas spéculer. Arsenal peut tout à fait marquer. A Paris, on jouera pour gagner le match", a-t-il répété. Après tout, son équipe a été dans la position d'Arsenal lors du huitième de finale contre Liverpool (0-1, puis 1-0 et qualification aux tirs au but). L'Espagnol, qui a déjà gagné la C1 avec le Barça en 2015, connait le chemin mieux que personne.