Jordan Bardella candidat, exit Marine Le Pen… Un sondage issu de la sphère du milliardaire Pierre-Édouard Stérin sème la zizanie au RN

Pierre-Édouard Stérin a-t-il décidé de se débarrasser de Marine Le Pen au profit de Jordan Bardella ? C’est la question qui agite le Rassemblement national (RN) après la publication d’un sondage de l’Institut français d’opinion publique (Ifop), commandé par Hexagone − un think tank créé en 2024 et financé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin −, publié ce lundi 5 mai.

Cette étude, réalisée auprès d’un panel de 10 000 sondés, pose différentes configurations pour l’élection présidentielle de 2027. Et si Marine Le Pen, récemment reconnue coupable de détournement de fonds publics, est bien présente dans la version finale, la commande initiale d’Hexagone était de tester uniquement Jordan Bardella comme l’explique Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, auprès du Monde.

Le 27 avril dernier, le think tank annonce sur ses réseaux sociaux la prochaine publication d’une « grande enquête exclusive d’intentions de vote pour la présidentielle de 2027 ». Sur le visuel illustrant la publication, on retrouve 14 personnalités, allant de Nathalie Arthaud, la porte-parole de Lutte ouvrière, au chiraquien Dominique de Villepin ou encore Bruno Retailleau, l’actuel ministre de l’Intérieur. Marine Le Pen, elle, fait figure de grande absente, alors que Jordan Bardella, le président du RN, est bien présent. Logique, puisque dans ce sondage, il est testé en tant que candidat putatif pour le parti d’extrême droite.

Guerre des chefs au RN

De quoi faire voir rouge le député RN Jean-Philippe Tanguy. « J’ai dû intervenir sur une tentative de ne pas tester Marine Le Pen dans un sondage, pour créer des polémiques et affaiblir le camp national qui est en train de gagner », a-t-il révélé ce lundi 5 mai, à quelques heures de la publication du fameux sondage, au micro de CNews et Europe 1.

Très remonté, le parlementaire s’est même fait menaçant : « Je ne laisserai pas faire (…) un certain nombre de lobbies, de personnes qui n’ont pas intérêt, pour leurs sales affaires, à ce que Marine Le Pen remette de l’ordre en France et défende enfin nos compatriotes. Nous avons dû intervenir pour protéger la déontologie et la démocratie, car les sondages sont parfois, et même souvent, une arme politique pour essayer de manipuler les Françaises et les Français. »

Un coup de pression réussi, puisque, selon Le Monde, l’Ifop relance une enquête auprès de 2 000 personnes sur trois hypothèses intégrant Marine Le Pen. Pas sûr, en revanche, que les marinistes du RN aient vraiment apprécié le résultat final… Selon le sondage, dans l’hypothèse d’un second tour face à Édouard Philippe, Jordan Bardella s’en sort bien mieux que Marine Le Pen, jouant à jeu égal avec l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, alors que l’ex-candidate à la présidentielle, elle, arrive en seconde position. De quoi alimenter un peu plus une possible guerre des chefs au RN…

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