"Les gens veulent tous aller voir de leurs propres yeux ce qui reste" : dans la bande de Gaza, l'envie et la peur mêlées pour les habitants déplacés

Le cabinet de sécurité israélien, puis, le cabinet élargi ont validé l'accord de cessez-le-feu à Gaza. Il reste des recours possible devant la Cour suprême, mais si tout se passe comme prévu, les trois premiers otages, trois femmes, doivent sortir de Gaza dimanche 19 janvier, en échange d’une centaine de prisonniers palestiniens.

Parmi les autres mesures prévues, il y a l’entrée de l’aide humanitaire, 600 camions par jour au premier jour de l’application de l’accord et puis, une semaine après, les déplacés palestiniens, réfugiés sous des tentes au sud de l’enclave, vont pouvoir rentrer chez eux. Tous commencent donc à se préparer.

"Peur" du retour

Youssef vivait dans la ville de Gaza, puis il est parti, quelques semaines après le début de la guerre, pour Rafah au sud, puis pour Deir El Balah au centre. Aujourd’hui, il veut rentrer chez lui, comme la majorité des près de deux millions de déplacés.  "Tout le monde est en train de se préparer pour rentrer. Gaza est complètement détruite, mais bien sûr que je vais aller voir. 80% des gens ont décidé de retourner au nord, tout le monde est en train de se préparer", assure-t-il.

" Personnellement j'ai peur. Peur d'y aller, de voir les décombres de ma maison, les souvenirs..."

Youssef, habitant de Gaza

à franceinfo

Même constat sur la bande de sable d’Al Mawassi au sud, le plus grand camp de déplacés de l’enclave. Amande Bazerolle y travaille depuis deux mois en tant que coordinatrice des opérations d’urgence de Médecins sans frontière à Gaza. "Les gens veulent tous aller voir ce qui reste de leurs propres yeux. Ils ont envie de rentrer chez eux, de reconstruire une vie, donc il y a une attente de voir ce qu'ils vont trouver", rapporte-t-elle.

Il y a les déplacés du Nord, mais aussi tous les autres qui veulent rentrer à Rafah par exemple. La grande ville du sud est depuis l’opération israélienne de mai dernier en grande partie détruite.