« On pardonne, mais on n’oublie pas » : le Vietnam fête les cinquante ans de la fin de la Guerre
Hanoï, Hô Chi Minh-Ville (Vietnam), envoyé spécial.
Même sous la grisaille et la lourde canicule de Hanoï, on en voit de toutes les couleurs. Le vieux quartier de la capitale est en fête, et aux néons, étals de fruits et de vêtements des boutiques s’ajoutent des milliers de drapeaux rouges aux murs, flanqués de marteaux, de faucilles et d’étoiles dorées.
Le Vietnam est en ébullition à l’approche du 30 avril 2025, l’anniversaire des 50 ans de la libération du pays après la victoire contre l’agresseur états-unien. Les enfants ont une semaine de vacances, le flot de scooters est encore plus important que d’habitude, et de grandes bannières en tissu d’où semblent s’envoler des colombes célèbrent les résistantes et résistants qui obtinrent enfin la paix et la réunification du pays après la colonisation française (1858-1954) et la guerre américaine (1955-1975).
Un demi-siècle plus tard, Hanoï bouillonne de vie, du matin au soir. Qu’importent la quarantaine de degrés et les 80 % d’humidité, la capitale fourmille de passants et de travailleurs qui viennent s’asseoir sur les petits tabourets en plastique des restaurants de rue pour savourer une soupe phô au poulet légèrement épicée, un banh mi surchargé de bœuf et de légumes ou un grand café glacé.
Le tout sous l’œil de Lénine, dont la statue se dresse sur une grande place du centre, mais surtout de Nguyen Ai Quoc, plus connu sous le nom de Hô Chi Minh. Le fin visage et le bouc grisonnant du héros de la nation sont omniprésents...