Israël: le chef limogé du Shin Bet met en cause Benyamin Netanyahou
Le chef des services de sécurité intérieure israéliens, limogé par Benyamin Netanyahou, accuse le premier ministre d'avoir exigé de lui une loyauté personnelle, dans une déclaration écrite sous serment à la Cour suprême.
Trouver un compromis
Il s'agit du dernier épisode de la saga juridico-politique qui oppose Benyamin Netanyahou à Ronen Bar, le chef du Shin Bet, dont le limogeage annoncé par le gouvernement a provoqué un tollé dans une grande partie de l'opinion israélienne et provoqué des manifestations de masse. Sa mise à l'écart est contestée notamment par l'opposition, qui y voit le signe d'une dérive autocratique du pouvoir, et par la procureure générale de l'État.
La Cour suprême israélienne a appelé le 8 avril le gouvernement et la procureure générale à trouver un compromis à trouver un compromis autour de ce limogeage après la Pâque juive, qui vient de s'achever. Ronen Bar pourrait démissionner prochainement, selon des médias, mettant ainsi fin à cette saga juridico-politique.
Le document soumis lundi par Ronen Bar lundi contient plusieurs accusations à l'encontre de Benyamin Netanyahou, affirmant notamment que celui-ci lui avait demandé une loyauté personnelle. «Il était clair» que, dans le cas d'une crise constitutionnelle, il devait obéir au Premier ministre israélien et pas à la Cour suprême, écrit-il dans le document, diffusé par les services de la procureure générale.
«Un accent particulier sur la surveillance des bailleurs de fonds de la protestation»
Il indique également que Benyamin Netanyahou lui a dit «à plus d'une reprise» qu'il s'attendait à ce que ses services agissent contre les citoyens israéliens impliqués dans des manifestations contre le gouvernement, «avec un accent particulier sur la surveillance des bailleurs de fonds de la protestation». Il confirme également des informations publiées dans les médias selon lesquelles Benyamin Netanyahou aurait cherché à obtenir sa signature pour retarder le témoignage du premier ministre dans son procès pour corruption.
Le 9 avril, la Cour Suprême a confirmé dans un arrêt sa décision initiale de suspendre le limogeage du chef du Shin Bet, après l'examen des cinq recours dont elle avait été saisie. Ronen Bar «continuera à exercer ses fonctions jusqu'à une décision ultérieure», a décidé la Cour, autorisant le gouvernement à auditionner des candidats à sa succession mais interdisant toute «annonce de nomination».