Tour de France 2025 : 14 coureurs et 6 duels à suivre sur la Grande Boucle

Pogacar –Vingegaard : le duel pour le maillot jaune

À eux deux, ils se sont partagé les cinq dernières éditions du Tour de France. Cette année encore, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard devraient planer loin au-dessus de la concurrence dans la bataille pour la victoire finale. Et, pour la première fois en trois ans, ils abordent tous les deux le Tour en pleine possession de leurs moyens : en 2023, Pogacar revenait d'une fracture au poignet, l'année suivante Vingegaard d'un crash terrible au Pays basque.

Tadej Pogacar semble intouchable. Après une année 2024 en apesanteur, le Slovène est reparti sur les mêmes bases en 2025 avec dans sa besace sur les six premiers mois l'UAE Tour, le Tour des Flandres, la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Au dernier Dauphiné, le champion du monde a été tellement supérieur à son rival danois qu'il a frisé l'insolence, voire l'arrogance. Jonas Vingegaard veut quand même y croire, lui n'est jamais aussi fort qu'en juillet alors que son adversaire pourrait payer ses efforts sur la première moitié de l'année.

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Roglic – Evenepoel : se battre pour les miettes du podium

Sauf chutes, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar devraient évoluer sur leur propre planète. Il reste donc qu'une place sur le podium. Une place visée par un paquet d'outsiders, à commencer par Remco Evenepoel et Primoz Roglic.

Pour sa deuxième participation au Tour de France, Remco Evenepoel affiche de grandes ambitions. Troisième et maillot blanc l’an passé, il espère faire aussi bien, voire rajouter une étape dans son escarcelle. Le contre-la-montre de Caen lors de la cinquième étape est d'ores et déjà coché pour le champion olympique de la discipline. Et le Belge de la Soudal – Quickstep n'a pas peur de dire qu'il veut aller titiller les deux extraterrestres.

Face à ce trio de jeunes coureurs, le vétéran Primoz Roglic, 35 ans, espère toujours remporter son premier Tour de France, le seul qui manque à sa collection. Depuis son abandon lors du Giro, il se prépare loin des yeux du public. Red Bull-Bora-Hansgrohe lui a adjoint une équipe de gardes du corps pour le protéger jusqu'à la montagne qui ne pointera le bout de son nez que le 14 juillet. Charge ensuite à l'ancien sauteur à ski de faire la différence avec son expérience.

Et, si Primoz Roglic ne va pas au bout, comme ce fut le cas lors de ses trois dernières participations, la porte serait alors grande ouverte à Florian Lipowitz, son jeune lieutenant, particulièrement performant en 2025.

Jorgenson – Almeida : bataille des lieutenants ambitieux

Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard se présentent au Tour de France avec chacun leur "dream team". D'un côté, l'armada néerlandaise avec notamment Simon Yates, Matteo Jorgenson, Sepp Kuss, Wout Van Aert et de l'autre l'arsenal émirati, qui met au service du vainqueur en titre João Almeida, Adam Yates ou encore Pavel Sivakov.

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Tous ces coureurs seraient capables de jouer le classement général dans une équipe articulée autour d'eux. Même en assistant leurs leaders, les plus forts d'entre eux pourraient bien s'inviter dans la course au podium, comme avait su le faire Adam Yates en 2023. Côté Visma, Matteo Jorgenson est un bon candidat. Sur Paris-Nice, il avait su prendre la place au pied levé de Jonas Vingegaard après sa commotion cérébrale pour remporter l'épreuve.

Du côté d'UAE-Emirates, c'est João Almeida qui pourrait être guetté du coin de l'œil par son leader Tadej Pogacar. Le Portugais est le meilleur coureur de course par étapes de 2025. Il a remporté consécutivement le Tour du Pays basque, le Tour de Romandie et le Tour de Suisse. De là à jouer sa carte personnelle face au tout-puissant Pogie ?

Vauquelin - Martin-Guyonnet : qui sera le meilleur Français ?

Quarante ans après "le Blaireau" Bernard Hinault, les chances de lui trouver un successeur cette année sont faibles : "Il faudrait que tous les autres tombent", lâche même Breton, fidèle à son surnom des pelotons . À défaut de victoire finale, qui pourra faire chavirer le cœur des Français ?

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Deux Normands semblent les favoris pour ce titre. Le premier, Kevin Vauquelin, est actuellement en pleine bourre. Il a frôlé la victoire sur le Tour de Suisse, a les qualités pour briller en contre-la-montre, et s'est déjà distingué l'an dernier en remportant la deuxième étape à Bologne. La sixième étape qui s'élance de sa ville natale de Bayeux sera une bonne occasion.

Guillaume Martin-Guyonnet a aussi quelques arguments pour remporter les suffrages. Il est le Français le plus régulier ces dernières années sur la Grande Boucle : top 15 chaque année depuis 2019. Arrivé en provenance de Cofidis cet hiver, le leader de 32 ans n'aura pas grand monde à son service en montagne, mais en a rarement eu besoin. Il devrait jouer à la fois sur le tableau du classement général, tout en visant une victoire d'étape. Preuve de sa popularité croissante dans le cyclisme tricolore, la sixième étape, passera chez lui à Sainte-Honorine-la-Chardonne.

Van Aert – van der Poel : les meilleurs rivaux à la lutte sur la première semaine

En regardant d'un œil distrait le tracé du parcours 2025, on pourrait supposer que le Tour renoue avec sa tradition d'une première moitié de parcours conçue pour la sieste plutôt que pour capter l'attention du public. Que nenni ! Il s'agit d'un "trompe l'oeil" avec "patates partout", selon le directeur de l'épreuve Christian Prudhomme. La première semaine devrait régaler les puncheurs-sprinteurs avec des finales d'étapes accidentées comme à Boulogne-Sur-Mer, Rouen, Vire et Mûr-de-Bretagne. Or dans ce registre, Mathieu van der Poel et Wout van Aert sont les meilleurs… Si leurs équipes respectives veulent bien leur laisser carte blanche.

Les deux meilleurs rivaux du peloton, qui se connaissent par cœur pour s'affronter depuis les catégories de jeunes, peuvent écrire un nouveau chapitre du livre épique de leur rivalité. Mathieu van der Poel, auteur d'une première partie de saison quasi parfaite avec un doublé Milan – San Remo, Paris-Roubaix et une deuxième place au Tour des Flandres, fait inévitablement figure de favori. Cependant, le petit-fils de Poulidor pourra-t-il s'exprimer ? Sur les dernières éditions, il s'est contenté de jouer les lieutenants de luxe pour son équipier Philipsen.

Et dans quel état sera Wout van Aert ? Car les années se suivent et se rassemblent pour le Belge qui collectionne les galères. En méforme sur les Classiques, il a finalement trouvé la rédemption au Giro en remportant l'étape des chemins blancs à Sienne, puis en contribuant aux succès de ses coéquipiers Olav Klooj (deux victoires d'étapes) et Simon Yates (victoire finale). De quoi espérer le voir enfin rivaliser de nouveau avec son rival néerlandais.

Milan – Philipsen - Merlier : un fauteuil de meilleur sprinteur pour trois ?

Cette année, les "grosses cuisses" du peloton auront l'occasion de s'exprimer pleinement. Le tracé contient sept étapes de plat qui, sur le papier, devraient se terminer par une explication entre sprinteurs.

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Dominateur sur les sprints massifs de la Grande boucle depuis trois ans, Jasper Philipsen fera tout pour remporter sa dixième victoire d'étapes, et plus si affinités. Cependant, jusqu'ici, sa saison 2025 est un peu en deçà des dernières années, ce qui pourrait laisser la porte ouverte à la concurrence.

En six ans chez les professionnels, Tim Merlier a cumulé, 60 succès. Le Belge de Soudal Quick-Step arrive en grande forme puisqu'il a déjà gagné dix fois cette année, dont quatre en World Tour. Il faudra également compter avec Jonathan Milan, la force montante du sprint. Le grand gabarit de la Lidl-Trek nourrira de grandes ambitions pour son premier Tour de France, après avoir levé les bras sur toutes les épreuves World Tour par étapes auxquelles il a participé.