Ligue 1 : la LFP a assigné DAZN en référé pour obtenir le paiement d'une partie des droits TV
Vent de révolte dans le foot français. La Ligue de football professionnel (LFP) a assigné en référé DAZN, détenteur des droits TV de la Ligue 1, devant le tribunal de commerce de Paris, a appris, mercredi 12 février, la direction des sports de Radio France, d'une source proche du dossier, confirmant une information de l'AFP. L'instance du football professionnel français veut s'assurer du paiement par la plateforme britannique d'une échéance financière due en février, qu'elle menace de ne pas honorer.
Cette décision fait suite au conseil d'administration de la LFP convoqué en urgence mercredi. Dans un mail envoyé aux membres du CA, le président de l'instance Vincent Labrune, évoquait une "situation malheureusement urgente".
Diffuseur officiel de neuf des dix matchs de chaque journée de Ligue 1 depuis l'été dernier, DAZN avait acquis les droits pour un montant de 400 millions d'euros en moyenne par an jusqu'en 2029, BeIN Sports récupérant le dernier match pour 100 millions d'euros annuels. Une baisse significative par rapport aux 624 millions du contrat précédent, doublée d'une grogne des amateurs du foot, écœurés par le prix de 30 euros mensuels qu'avait proposé la plateforme britannique, avant de revoir à la baisse sa politique tarifaire.
Des clubs préoccupés
"L'intérêt de tous, c'est de soutenir DAZN pour que ce soit un succès", avait déclaré le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, dans un entretien accordé le 28 janvier à l'AFP. Une semaine plus tôt la nouvelle ministre des Sports, Marie Barsacq, avait tiré la sonnette d'alarme, estimant dans les colonnes de Ouest-France, que la situation financière de la Ligue 1 était "grave" et qu'il allait "falloir agir vite". "Les chiffres nous amènent à être inquiets. On a besoin d'un football en forme", avait-elle ajouté.
Les clubs français eux, préoccupés par la situation, avaient déjà anticipé la situation fragile dans leurs budgets. Le revenu colossal des indemnités de transfert lors du mercato d'hiver (357 millions d'euros, soit 139 de plus que son dauphin, l'Allemagne selon un rapport de la Fifa) en témoigne.