Top 14 : dans la douleur, Toulouse met fin au rêve de Bayonne
La force de l’habitude. Le Stade Toulousain s’est qualifié pour la 31e finale du championnat de France de son histoire, en dominant vendredi l’Aviron Bayonnais (32-23) dans la fournaise d’un Groupama Stadium de Lyon, qui a battu son record d’affluence (58.741 personnes). Bousculés mais réalistes, les doubles champions de France ont souffert pour se défaire des Basques, portés par leur canonnier Joris Segonds (18 points à 100% de réussite). Fin du rêve pour les Basques qui n’avaient plus atteint ce stade de la compétition depuis 42 ans. Mais l’Aviron peut être fier de sa remarquable saison.
L’Aviron tombe les armes à la main
Le début de match confirmait les dernières impressions sur le Stade : beaucoup de fébrilité et des ballons cafouillés à la pelle. Mais, sur leur première accélération tranchante, les Rouge et Noir marquaient sur une action d’école : Flament combinait avec Mallia qui déchirait le rideau basque avant de remettre à l’intérieur à Ntamack, idéalement placé (10-6, 12e). Froide efficacité dans l’étouffante chaleur lyonnaise. Segonds, impressionnant dans son rôle de buteur (6/6 au final avant sa sortie à la 53e minute) et efficace dans ses dégagements, parvenait à maintenir l’Aviron au contact mais, en face, Ramos ne tremblait pas non plus (13-12, 29e). Une nouvelle accélération toulousaine, conclue par un essai de Graou (18-12, 33e), permettait au Stade de creuser l’écart. Brouillons, les joueurs d’Ugo Mola faisaient preuve d’un redoutable réalisme. Frayeurs au retour des vestiaires, avec le carton jaune infligé à Julien Marchand (51e) et des Basques qui recollaient au score (23-18). Mais Camille Lopez, qui avait fait son entrée en jeu pour le dernier match de sa carrière, écopait à son tour d’un jaune pour une faute d’antijeu. Bayonne finissait fort mais gâchait trop de temps forts (notamment une touche dans les 22 m adverses à la 65e), sauvant toutefois l’honneur en fin de match par Lucas Martin (80e+2). Mais laissant Toulouse s’envoler, une nouvelle fois, vers le Stade de France.
Ntamack et Ramos, leaders dans la grisaille
En proie au doute après son élimination en demi-finale de la Champions Cup (2 victoires, 2 défaites en Top 14), le Stade Toulousain a difficilement redressé la barre face à l’invité surprise du dernier carré 2025. Mais les Stadistes ont pu compter sur deux cadres de l’équipe, efficaces au meilleur moment. Thomas Ramos, tout d’abord, a été impeccable face aux perches (5 pénalités, 2 transformations). L’arrière du XV de France a également été un leader pour les siens. Donnant régulièrement de la voix pour réorganiser sa ligne d’attaque, remobiliser les siens et même pester devant les nombreuses approximations de son équipe. Dans le jeu, c’est lui qui a décalé Garou sur le deuxième essai toulousain. À ses côtés, Romain Ntamack, en difficulté lors des derniers matchs notamment en raison d’un genou récalcitrant, a été à la hauteur de l’événement ce vendredi. Propre et efficace dans sa gestion du jeu, que ce soit à la main ou au pied. Courses, passes, soutiens, il a joué juste. L’ouvreur des Bleus a déverrouillé la partie en marquant d’entrée et déclenché le mouvement à l’origine du deuxième essai. Faisant taire les critiques dont il a été l’objet ces derniers temps.
Toulouse va viser le triplé
Contrairement à l’année 2022 sans titre après avoir réussi le doublé Top 14-Champions Cup la saison précédente, Toulouse, doublement sacré l’an dernier, a toujours un titre à défendre après avoir perdu sa couronne continentale contre l’UBB. Privés du meilleur joueur du monde (Antoine Dupont) et de plusieurs autres cadres (Peato Mauvaka, Ange Capuozzo), les Stadistes tenteront samedi prochain (21h05) de réaliser le triplé en championnat, contre Bordeaux-Bègles ou Toulon qui s’affrontent ce samedi. Preuve de son incroyable hégémonie sur le Top 14, l’équipe d’Ugo Mola s’est qualifiée pour sa cinquième finale lors des six dernières éditions depuis 2019. À chaque fois, ils avaient soulevé le bouclier de Brennus pour porter leur total record à 23 titres nationaux. Un ogre jamais rassasié, toujours présent dans les moments qui comptent. Le réveil de la bête.