Le syndicat CGT appelle à la nationalisation du géant de l'acier ArcelorMittal
La CGT, réunie en assemblée générale à Dunkerque mercredi 19 mars, a réclamé la nationalisation d'ArcelorMittal, rapporte "ici Nord" (ex-France Bleu), alors que l'acier européen est en crise. "La prise de conscience doit se faire maintenant, puisqu'en 2030, c'est la fin de toute la production de l'acier en France et en Europe", a déclaré Sophie Binet en sortie de réunion.
La secrétaire générale du syndicat présente en soutien à ses camarades de la branche sidérurgie, a dénoncé la stratégie "très cynique" d'ArcelorMittal, après les annonces, fin 2024, de la fermeture des sites de Denain et Reims et de la mise sur pause du projet de décarbonation sur le site de Dunkerque. Elle accuse le groupe de "laisser mourir l'outil industriel en France et en Europe à petit feu (…), le temps de pouvoir monter en capacité de production en Inde et au Brésil pour pouvoir prendre le relais de façon à pouvoir faire de l'acier vert en Inde et au Brésil et pouvoir ensuite le faire rentrer en Europe".
"Arrêter cette politique du carnet de chèques"
"Il y a des centaines de millions d'euros d'aides publiques qui sont distribuées, via les crédits impôts-recherche, les crédits compétitivité-emploi, et d'aides via le chômage partiel qui est maintenant structurel à ArcelorMittal", ajoute la patronne de la CGT qui appelle à "arrêter cette politique du carnet de chèques" et à ce que "ces investissements se transforment en entrée au capital de l'État".
Sophie Binet réclame donc un "Airbus de l'acier", en réponse à "la stratégie irresponsable" d'ArcelorMittal. Elle cite également exemple de l'Italie, où l'État a mis son usine ArcelorMittal sous tutelle jusqu'à sa reprise.