La répression brutale au mois de juin à l’encontre des mobilisations contre les rafles d’étrangers à Los Angeles est vivement dénoncée par l’association Human Rights Watch (HRW), dans un communiqué publié, lundi 18 août. Les policiers ont usé d’une « force excessive et en faisant preuve d’une brutalité délibérée », lors des « manifestations qui se sont déroulées entre le 6 et le 14 juin 2025 contre les raids ayant visé des immigrants en Californie », déplore l’ONG. À cette occasion, le président Donald Trump avait également déployé la Garde nationale, dans un bras de fer avec le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom.
L’association évoque des « dizaines de personnes » blessées. Dans l’un des dizaines de cas documentés par HRW, un policier a tiré sur trois personnes à très courte distance et aurait lancé : « Je vais te tirer dessus parce que tu m’empêches de me concentrer. »
« Gaz lacrymogènes, des billes au poivre, des balles en mousse dure et des grenades assourdissantes »
En outre, parmi les blessures recensées figurent des fractures, des commotions cérébrales, un doigt amputé et des lésions oculaires graves. Un photographe de l’Agence France-Presse a été touché en plein visage par une balle en caoutchouc tirée par les policiers. Au moins trois autres journalistes ont également été blessés.
« Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des billes au poivre, des balles en mousse dure et des grenades assourdissantes directement sur des manifestants, journalistes et d’autres observateurs, souvent à bout portant et fréquemment sans avoir été provoqués », a détaillé HRW.
Le département du shérif de Los Angeles a tenté de se justifier dans un communiqué. Il a assuré qu’il « ne déploy (ait) pas des moyens moins létaux de manière indiscriminée ». « Ces moyens sont utilisés seulement quand tous les efforts de désescalade ont été épuisés », a-t-il ajouté. Il a précisé qu’à chaque fois que la force était utilisée, « un examen approfondi, juste et objectif » était réalisé avec l’analyse des preuves et d’images vidéo pour déterminer « que les mesures prises étaient objectivement raisonnables et pleinement conformes » aux règles.
Le mouvement de protestation avait éclaté en réaction à une vague d’interpellations d’immigrés, en situation irrégulière selon les autorités. « Les raids généralisés contre les immigrants ont terrorisé les communautés de Los Angeles et poussé des milliers de personnes à descendre dans les rues pour manifester », a rappelé Ida Sawyer de HRW, citée dans le communiqué. Selon elle, la « réponse agressive » des autorités a été de « violemment réprimer le droit du public à exprimer son indignation et celui des médias à informer en toute sécurité » …
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