Nouvelle vie. Le deuxième ligne international Paul Willemse, qui a officialisé la fin de sa carrière mi-septembre, «commence doucement à trouver une direction» pour la nouvelle étape de sa vie, qu'il espère débarrassée des séquelles des commotions à répétition qu'il a subies, a-t-il dit dans un entretien à l'AFP.
Face aux Springboks samedi, le joueur d'origine sud-africaine (32 ans, 32 sélections) soutiendra ses «coéquipiers» bleus avec qui il a réalisé le Grand Chelem en 2022.
Passer la publicitéQ : comment se passe la vie de néo-retraité ?
R : «Ça fait un peu plus d'un an maintenant que j'ai joué mon dernier match. Le principal, c'était surtout de gérer le côté émotionnel. On peut appeler ça le côté sombre. Heureusement, j'ai réussi à en sortir un peu et à trouver des moyens de digérer tout ça. Maintenant, je commence doucement à trouver une direction pour ce que je veux faire et ce que je veux devenir, parce que c'est vraiment compliqué de trouver un nouveau rêve. C'est très difficile parce que j'ai eu un seul rêve toute ma vie, joueur de rugby international (...) J'ai mon entreprise de compléments alimentaires avec quelques amis. On a commencé à la développer doucement et à voir si je peux y jouer un rôle plus important. Et puis, le reste du temps, je fais un peu de travail sur mes compétences pour voir quelle direction je veux prendre.»
Vous êtes aussi dans le staff de Nîmes, en Nationale 2 (4e division) ?
«J'y vais une fois par semaine pour aider un peu. Et aussi pour voir si le coaching est quelque chose que je veux faire. Je ne suis toujours pas convaincu de devenir coach parce que je n'aime pas le style de vie: ne jamais avoir de week-end, vivre sous contrat, et puis le stress que si quelqu'un doit se faire virer, tu es le premier sur la liste. Mais j'apprécie vraiment d'y aller. Ça m'a beaucoup aidé quand j'étais dans une période sombre mentalement, juste le fait de sortir de chez moi et de me sentir utile à nouveau.»
L’équipe de France, ce sont mes gars.
Paul Willemse
Ressentez-vous encore les symptômes de vos multiples commotions cérébrales ?
«Aujourd'hui, j'ai encore quelques symptômes, qui diminuent. J'ai des problèmes avec mes yeux quand ils bougent de gauche à droite ou quand je tourne rapidement la tête. J'ai encore des soucis avec ça. Et puis des douleurs normales à la tête. Si je fais un effort physique avec la tête en position de plaquage, ça revient. Mais je suis assez confiant. Avoir encore des symptômes un an après, ça veut dire que j'ai arrêté au bon moment avant d'avoir des séquelles à long terme.»
Passer la publicitéQuel regard portez-vous sur Emmanuel Meafou, votre successeur à votre poste dans le XV de France ?
«Il peut clairement jouer un rôle énorme à ce poste. Mais ça demande aussi une mentalité: il faut devenir la personne dominante sur le terrain. Ça vient avec la confiance en soi, qui arrive avec l'expérience. Plus il en aura, plus j'aimerais le voir devenir ce patron. Et puis développer son jeu, travailler les détails au-delà des charges, c'est toujours la différence.»
Samedi, supporterez-vous la France ou l'Afrique du Sud ?
«Pour moi, c'est simple, ce sont mes coéquipiers. L'équipe de France, ce sont mes gars. Ceux avec qui j'ai partagé des rêves, réalisé des choses incroyables. Donc non, aucune hésitation. Je ne suis pas juste un supporter avec deux pays. Non, c'est mon équipe. J'ai porté ce maillot, j'ai fait beaucoup de sacrifices pour lui.»