« C’est pas possible, ça fait une semaine qu’ils font semblant de nettoyer » : à Mayotte, l’école, symbole de l’abandon de l’État
Leur souffrance est muette. À Mayotte, on ne connaîtra jamais le nombre de victimes du cyclone Chido, invisibilisées par la gestion indécente et répressive de cette crise par l’État français. Il sera également difficile de saisir l’ampleur du traumatisme chez les enfants, qui représentent la moitié de la population de « l’île au lagon ».
Ils étaient 117 226 à espérer emprunter le chemin de l’école ce lundi 13 janvier pour sortir un peu du chaos de leur vie depuis un mois. Hélas, les élèves devront encore attendre pour retrouver leurs camarades. La préfecture a décidé de ne faire qu’une « rentrée administrative » pour les personnels, à partir du mardi 14, avant d’« accueillir tous les élèves » le lundi 20 janvier, « selon des modalités adaptées à chaque établissement ».
Comme depuis des années, l’État ne se montre pas à la hauteur de la détresse des Mahorais. Les équipes du rectorat ont évoqué des « bâches » pour les classes qui n’auraient plus de toit, et même des « écoles sous tentes ». C’est méconnaître le kashkazi – la saison des pluies – et sa forte activité cyclonique.