"Notre armée ne vise que des cibles militaires ou paramilitaires" : la Russie s'entête dans ses explications après un nouveau bombardement qui a fait 35 morts en Ukraine

Émotion et condamnation après le bombardement russe qui a fait au moins 35 morts, dimanche 13 avril, à Soumy, ville du nord-est de l'Ukraine. Les Etats-Unis, les Européens et les Nations-unies ont fermement condamné ces frappes de missiles russes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé une frappe "un jour où les gens vont à l'église (...), seuls des salauds peuvent faire cela". Moscou confirme cette frappe, mais affirme de son côté que l'armée russe visait un regroupement de militaires ukrainiens.

D'après le ministère russe de la Défense, les deux missiles Iskander lancés, dimanche, sur Soumy visaient une réunion d'officiers de l'armée ukrainienne. L'armée russe affirme que plus de 60 soldats de l'armée ukrainienne ont été tués dans cette frappe. Ces explications, qu'aucun élément factuel ne permet de confirmer pour l'instant, sont sensiblement les mêmes que celles qui avaient été fournies après la frappe sur Kriviy Rih qui avait tué 18 personnes dont 9 enfants au début du mois.

Le Kremlin accuse Kiev d'utiliser sa population comme bouclier humain

Toutefois, l'armée russe reconnaît, en creux, sans l'écrire, qu'il y a eu des victimes civiles. En dénonçant, dans le même communiqué, que Kiev utilise sa population comme boucliers humains en organisant des événements militaires en centre-ville.

Le Kremlin de son côté s'est borné à affirmer une nouvelle fois que l'armée russe ne vise pas de cibles civiles. "Notre armée ne vise que des cibles militaires ou paramilitaires", a une nouvelle fois affirmé Dimitri Peskov. Avant même ces explications officielles, qui ont mis du temps à arriver, dès dimanche soir, la télévision russe parlait d'une provocation ukrainienne, d'une mise en scène destinée à faire échouer les discussions en cours avec les Etats-Unis. Certains, en Russie, faisaient le parallèle avec Boutcha, ce massacre de civils commis par des militaires russes, qui a toujours été contesté par la Russie. Un célèbre présentateur suggérait même qu'il puisse s'agir d'un missile ukrainien tombé par erreur sur la ville de Soumy.

La perspective d'une trêve semble s'éloigner

Après cette frappe et ces accusations mutuelles, c'est la perspective d'une trêve qui semble s'éloigner un peu plus. Lundi, la presse turque annonçait la tenue à Ankara de négociations sur une trêve en mer Noire regroupant Russes et Ukrainens, sous l'égide de la Turquie. Ni Moscou ni Kiev n'ont confirmé la tenue de ces discussions.

On ne sait toujours pas non plus ce que la venue à Saint Petersbourg vendredi de l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a produit comme effets. La Russie parle d'une rencontre utile, mais a dit également qu'il ne serait pas justifié d'attendre des résultats immédiats. Moscou semble également repousser la perspective d'une rencontre Poutine-Trump. Le président américain visait l'obtention d'une trêve pour Pâques, on en est très loin actuellement.