Assurance chômage : Clément Beaune veut «faire confiance aux partenaires sociaux» pour proposer un accord

L'ancien ministre des Transports et député de Paris, Clément Beaune, a alerté dimanche sur Franceinfo sur les risques d'un «concours Lépine des mesures d'économies» dans la majorité, se disant «prudent» sur la réforme envisagée de l'assurance chômage et défavorable à l'allongement du délai de carence dans le privé. Lancée par le Premier ministre Gabriel Attal dans un contexte budgétaire dégradé, la proposition de durcissement des conditions de l'assurance chômage est accueillie avec mesure par l'ex-ministre.

«Mais ce qu’a dit le premier ministre, et je m’en réjouis, c’est “faisons confiance aux partenaires sociaux” qui ont encore quelques jours, jusqu’au 8 avril je crois, pour proposer un accord», a ajouté le nouveau porte-parole du camp macroniste pour la campagne des élections européennes, qui représente «l'aile gauche» de la majorité, appelant à «leur faire confiance en premier lieu».

«Nous devons être prudents et cohérents», a-t-il en outre estimé lors de cet entretien. «Quand le marché du travail va mieux, on peut être plus exigeant avec les demandeurs d'emploi», a-t-il convenu. Mais «quand le marché du travail va moins bien, et aujourd’hui on a une situation économique internationale qui est plus difficile, on est plus protecteur», a-t-il alerté.

Un risque de précarisation des plus fragiles ?

Alors que les contours de la réforme envisagée sont encore flous, Clément Beaune a reconnu qu'il existait un risque de précariser les plus fragiles «si on allait vers des paramètres qui sont trop durs». Alors que le gouvernement cherche des mesures d'économies face au dérapage budgétaire, le député a exhorté son camp à ne pas «égrener chaque jour le concours Lépine des mesures d'économies».

Dernière en date, évoquée par l'hebdomadaire La Tribune Dimanche, l'hypothèse d'allonger le délai de carence en cas d'arrêt maladie dans le privé, ce temps qui précède le début de l'indemnisation de la Sécurité sociale. «Le jour de carence, c'est un paramètre qui a souvent été allongé ou réduit. Je pense que c'est quelque chose sur lequel il ne faut pas revenir», a prévenu Clément Beaune. «C'est important de le garder tel qu'il est», a-t-il ajouté.

Le député Renaissance s'est en revanche montré ouvert aux propositions de taxe sur les superprofits des grandes entreprises, une piste de recettes qui fait son chemin. «Le débat fiscal, ce n'est pas un débat qui est tabou», a-t-il assuré, appelant à chercher «des compromis avec d'autres partis politiques» sans «commencer par fermer toutes les portes».