«Vous entrez ici en soldat» : Macron accueille Manouchian au Panthéon

«La France reconnaissante vous accueille», a déclaré Emmanuel Macron en concluant la cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, son épouse Mélinée et 23 de ses compagnons d’armes exécutés par les Allemands il y a 80 ans. «La France de 2024 se devait d'honorer ceux qui furent 24 fois la France», a affirmé le chef de l’État dans son discours. «Missak Manouchian, vous entrez ici en soldat, avec vos camarades», a-t-il poursuivi. «Vous rejoignez avec eux les résistants au Panthéon».

Dans sa prise de parole à l’intérieur du temple républicain, prononcée devant les cercueils de Missak Manouchian et son épouse enveloppés du drapeau tricolore, Emmanuel Macron a retracé le «destin de liberté» de cet apatride d’origine arménienne, ouvrier et poète, communiste engagé dans la Résistance. «Une odyssée du 20e siècle s’achève», a-t-il affirmé, parlant également d’un «destin européen».

«Français d’espérance»

Saluant en Manouchian et ses camarades de combat des «Français de préférence, Français d'espérance», des «étrangers et nos frères pourtant» selon la strophe d’Aragon, le président a évoqué des «pactes de sang versé». «Entrent aujourd'hui au panthéon 24 visages parmi ceux des FTP MOI (Francs-tireurs partisans - Main d’œuvre immigrée, NDLR), a-t-il poursuivi. 24 visages parmi des centaines de combattants et otages fusillés comme eux dans la clairières du Mont-Valérien.» Emmanuel Macron a ainsi considéré qu’il s’agissait d’une reconnaissance «de cette part de Résistance, six décennies après Jean Moulin», panthéonisé en 1964.

Le discours du chef de l’État a conclu la remontée des deux cercueils le long de la rue Soufflot, qui conduit au Panthéon, dans une cérémonie pluvieuse, parsemée d’évocations artistiques. Sur le parvis du monument, le chanteur Patrick Bruel a notamment lu la dernière lettre de Missak Manouchian à son épouse, le Choeur de l’Armée française a entonné le «Chant des partisans», tandis le groupe Feu! Chatterton a interprété sa reprise de «L’Affiche rouge», chanson de Léo Ferré à la mémoire de Manouchian et ses compagnons d’armes, décriés par la propagande nazie dans cette affiche devenue un symbole de leur sacrifice.