EN DIRECT - Missak Manouchian et ses frères d'armes étrangers entrent au Panthéon : suivez la cérémonie
Emmanuel Macron entre à l’intérieur du Panthéon
Le président de la République, après avoir salué les troupes sur la place du Panthéon, entre maintenant à l’intérieur du Panthéon. La cérémonie débutera une fois que le président sera installé.
Emmanuel Macron arrive au Panthéon
Le président de la République est arrivé au Panthéon. Il écoute solennellement La Marseillaise jouée par l’orchestre de la garde républicaine. Il passe les troupes du 3e régiment d'artillerie de marine, de la Compagnie d'honneur de la marine à Paris, et de la base aérienne de Creil en revue, comme le veut le protocole.
Les gens se massent le long de la rue Soufflot
Selon notre envoyé spécial, la rue Soufflot menant au Panthéon, est rempli de gens de tous âges venus assistés à la cérémonie de panthéonisation de Missak Manouchian, malgré le froid et la pluie.
Qu’est-ce qu’est l’«Affiche rouge», au cœur de la mémoire de Missak Manouchian ?
En février 1944, une campagne de propagande nazie et collaborationniste sous forme d'affiches et de tracts vise à discréditer le réseau de résistance FTP-MOI aux yeux des Français. Il y est décrit comme une «armée du crime» responsable d'une série d'attentats terroristes.
Retrouvez l’intégralité de notre récit sur le lien ci-dessous.
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Pourquoi la présence du Rassemblement national fait polémique ?
Marine Le Pen participera à la cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak Manouchian, malgré les réserves d'Emmanuel Macron qui avait estimé que «les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian», dimanche, dans un entretien à L'Humanité.
En dénonçant «les propos outrageants du président de la République», la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, invitée ès qualité, a fait savoir qu'elle entendait bien se rendre «à la cérémonie d'hommage solennel de la Nation» à Missak Manouchian.
À gauche, de nombreux élus se sont élevés contre la présence de Marine Le Pen à cette cérémonie. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a renvoyé la députée RN à «ses ascendants» qui «dans l'Histoire [...] ont contribué à ce qu'ils soient fusillés», estimant qu'elle «serait inspirée effectivement à ne pas venir rendre hommage» à Missak et Mélinée Manouchian.
Comment se prononce le nom «Manouchian» ?
Missak Manouchian est un nom arménien qui a vu sa prononciation souvent écorchée par les Français. Le nom de Missak Manouchian se prononce donc à la française, on dit « chian », pas « kian ». Ainsi, la prononciation correcte serait «Ma-nou-chian», comme «chanter».
Quel est le programme ?
La cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de ses camarades de Résistance débute à 18h30. Celle-ci est retransmise en direct sur France 2. Plus de 1200 invités sont attendus au Panthéon.
L'hommage aura lieu en deux temps. Jusqu'ici enterré au cimetière d'Ivry-sur-Seine, le cercueil de Missak Manouchian a d’abord été exposé mardi 20 février au mont Valérien pour un temps de recueil «populaire», là où le résistant et ses compagnons d'armes ont été exécutés pour avoir défendu la France contre l'envahisseur nazi.
Mercredi, le cercueil du résistant remontera la rue Soufflot, porté par des soldats de la Légion étrangère. De nombreux jeunes seront présents «pour bien marquer la dimension transmission que revêt une telle cérémonie», détaille l'Élysée. Au pied du Panthéon aura lieu un spectacle de son et lumière de plus de sept minutes.
Le cercueil fera ensuite son entrée dans le Panthéon, avec en fond sonore la musique du compositeur français Pascal Dusapin. Des temps d'expressions artistiques sont prévus, comme une interprétation d'Arthur Teboul, le chanteur de Feu ! Chatterton, du poème d'Aragon «Strophes pour se souvenir». Emmanuel Macron prononcera alors un discours pour rendre hommage au résistant. Le corps de Manouchian reposera dans le caveau 13, aux côtés de Maurice Genevoix et de Joséphine Baker.
Pourquoi Missak Manouchian entre au Panthéon ?
Missak Manouchian et 23 de ses compagnons d'armes vont entrer ce mercredi au Panthéon, 80 ans jour pour jour après leur exécution.
À la nuit tombée, le cercueil de Missak Manouchian franchira les portes du temple des grandes figures de la République française, selon un cérémonial au millimètre présidé par le président de la République Emmanuel Macron.
Missak Manouchian sera accompagné de son épouse Mélinée, également résistante, avec laquelle il reste ainsi uni dans la mort - ils reposaient tous deux au cimetière parisien d'Ivry - même si elle n'est pas elle-même panthéonisée.
Au même moment les 23 membres du groupe Manouchian, juifs, polonais, hongrois, italiens, espagnol, roumain et français, fusillés pour la plupart avec lui le 21 février 1944 dans la clairière du Mont-Valérien, y entreront de façon symbolique, sous la forme d'une plaque portant leur nom. «Ce sera l'entrée au Panthéon de la résistance communiste et étrangère», souligne l'Élysée, pointant ainsi le vide laissé jusque-là dans la mémoire collective. Aucune figure de la résistance communiste, et a fortiori aucun résistant étranger, n'avait eu droit jusqu'ici à cet honneur, contrairement à la résistance gaulliste, avec la panthéonisation dès 1964 de Jean Moulin.
Qui est Missak Manouchian ?
Rescapé du génocide arménien, apatride et communiste, Missak Manouchian est devenu une figure de la Résistance dont l'entrée au Panthéon ce mercredi marque la reconnaissance du rôle joué par les étrangers en France dans la lutte contre le nazisme.
Né le 1er septembre 1906 à Adiyaman (actuelle Turquie), le jeune homme rejoint le Parti communiste français en 1934. Début 1943, il rejoint le groupe armé de la résistance communiste, les Francs-tireurs et partisans La soixantaine de Polonais, Italiens ou Arméniens dirigés à compter de l'été 1943 par Missak Manouchian mène une centaine d'actions contre l'occupant: sabotages, déraillements, attaques de soldats... Jusqu'à leur principal fait d'armes, le 28 septembre 1943 : le meurtre du général SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire, rue Pétrarque à Paris.
Le matin du 16 novembre 1943, Manouchian est arrêté puis torturé et emprisonné pendant plusieurs mois. Au terme d'un simulacre de procès relaté dans la presse collaborationniste, Missak Manouchian est fusillé à l'âge de 37 ans, avec une vingtaine de ses camarades. Dix d'entre eux figuraient sur «l'Affiche rouge» placardée dans les rues par l'occupant allemand, qui les présentait comme «l'armée du crime» menée par le «chef de bande» Manouchian et leur imputait «56 attentats, 150 morts, 600 blessés».