Guerre en Ukraine : ce qu’il faut savoir avant l’appel entre Trump et Poutine prévu ce mardi

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Les négociations se poursuivent entre les États-Unis et la Russie pour aboutir à un cessez-le-feu d’une durée de trente jours. Après la visite de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff en Russie, jeudi et les contre-propositions remises par le président russe à son homologue états-unien, les deux dirigeants ont convenu d’échanger directement ce mardi.

« Cette conversation est effectivement en préparation », a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Auparavant, Donald Trump avait annoncé qu’il parlerait à Vladimir Poutine, soulignant que « beaucoup de choses ont déjà été discutées avec l’Ukraine et la Russie ».

Dans ce dialogue à trois, compliqué, l’ancien ambassadeur de France en Russie Jean de Gliniasty juge que « le président russe veut des précisions sur le cessez-le-feu. Faute de négociations directes entre les Russes et les Ukrainiens, les États-Unis jouent les intermédiaires. Les nombreux allers-retours vont prendre du temps. Moscou, qui est en position de force sur le terrain et n’a pas atteint l’ensemble de ses objectifs à Koursk ou dans le Donbass, va en profiter ».

Aucun ultimatum à Moscou

Cette deuxième conversation entre les deux présidents, après celle du 12 février qui avait marqué la fin de l’isolement de Vladimir Poutine vis-à-vis des pays occidentaux, confirme la volonté d’aboutir à une trêve. Les rencontres entre les délégations américaines et russes à Riyad, Istanbul, Moscou signent quant à elle une accélération.

« Aucun ultimatum ne sera fixé par Donald Trump à Vladimir Poutine. Les négociations vont durer avec de nombreux échanges. Si Kiev a dû capituler face à la pression américaine, les États-Unis ne disposent pas des mêmes leviers vis-à-vis de Moscou. Et Washington veut normaliser ses relations avec la Russie », estime Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe.

Sur le terrain, l’armée ukrainienne a dû abandonner toute une partie de ses gains territoriaux dans la région russe de Koursk et céder un certain nombre de positions autour de Zaporijjia et dans le Donbass. « C’est parce que nous sommes entrés depuis quelques semaines dans cette dynamique de discussion que les Russes ont pris la décision de réduire la poche de Soudja, précisément pour ne pas laisser aux Ukrainiens ce gage territorial, de façon qu’il ne soit pas mis sur la table des négociations », analyse dans sa note hebdomadaire, le général Olivier Kempf, directeur du cabinet de synthèse stratégique la Vigie.

Les Russes favorables à une trêve

Les autorités russes vont-elles maintenir des demandes maximalistes ? Les États-Unis ont déjà accepté de nombreux éléments : non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan, cession de territoires, sanctions. D’après les récents sondages du Centre Levada, l’institut russe de sociologie, « plus de la moitié des personnes interrogées sont favorables à la transition vers des pourparlers de paix. Environ un tiers des répondants sont même prêts à faire des concessions dans le but de signer un accord ».

Les termes qui reviennent dans le cadre d’un accord évoquent « l’échange de prisonniers de guerre, les droits des citoyens russophones d’Ukraine et la protection du statut de l’Église orthodoxe russe ». La majorité juge non négociable « l’adhésion à l’Otan », « le retour de la Crimée » et le fait de « garder les territoires conquis ». Selon Jean de Gliniasty, « Poutine sait qu’il a une chance historique de normaliser les relations avec les États-Unis et il ne prendra pas le risque de la gâcher en tardant à concrétiser l’accord souhaité par Trump ».

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