LE FIGARO. - Dans Post-populisme, vous appelez à scruter l’Italie de Giorgia Meloni pour comprendre le type de régime qui va émerger en Europe. Un modèle que vous qualifiez de «post-populisme» et que vous définissez comme une normalisation du populisme?
THIBAULT MUZERGUES. - J’essaie de montrer qu’on est sorti d’une période révolutionnaire et qu’il ne faut pas être comme les Bourbons de la Restauration qui n’avaient certes rien pardonné, mais surtout rien appris ni rien compris de 1789. Bref, qu’il n’y aura pas de retour au statu quo ante après les populistes. Le curseur aura bougé. La grande disruption traversée dans les années 2010, avec l’après-guerre en Irak et l’après crise financière de 2008, a changé la donne, mais elle est aujourd’hui terminée, on est en train de passer à autre chose. Je le vois en Italie, où l’on assiste à la fin du clivage entre populistes et élites, qui existe encore en France. On revient en réalité à un clivage classique droite-gauche, mais des droites et des…