Donald Trump (2/5) : l’idée de devenir président
En 1987, il avait déjà fait une irruption soudaine dans l’arène politique. Le milliardaire avait alors signé une pleine page sur la politique étrangère américaine dans trois des plus grandes feuilles du pays, le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe. Il s’adresse "au peuple américain", accusant le Japon de profiter des États-Unis et de ne pas payer assez pour sa défense militaire. Cela provoque la curiosité des commentateurs. Et 12 ans plus tard, en 1999, quand Donald Trump voit son ami Berlusconi au pouvoir en Italie, il commence à se sentir prêt à faire de même.
D’abord proche d’un parti sans étiquette "Reform Party", il se rapproche des démocrates et du couple Clinton. Il soutient même Hillary lors de primaires contre Barack Obama en 2008. Les deux hommes ne s’aiment pas. Trump fait courir le bruit qu’Obama n’est pas né aux États-Unis, et Obama se défend allégrement, ridiculisant les penchants complotistes de son adversaire, en plus de ses mauvais goûts : "Il apporterait certainement des changements à la Maison Blanche", raille-t-il en décrivant le bâtiment redécoré à la façon d’un casino.
Le goût de revanche va piquer son ambition
Au milieu des éclats de rire du gratin démocrate de Washington, Donald Trump serre les dents, humilié. Celui qui était jusque-là un chevalier sans cause trouve alors une source personnelle de motivation. Au moment où la colère gronde dans l’Amérique blanche et déclassée, où les mouvements réactionnaires en plein essor sont à la recherche d’un champion, son ambition croise une route où on voit la Maison Blanche à l’horizon.