Euro 2025 : défense solide, sérénité à toute épreuve... Comment les Françaises ont fait tomber les Anglaises

La performance valait bien une longue célébration devant le kop des supporteurs tricolores, immense drapeau descendu des tribunes à la main. Pour une périlleuse entrée en lice dans l'Euro face aux tenantes du titre anglaises, samedi 5 juillet, les Françaises ont parfaitement répondu présentes... de la 17e à la 85e minute de jeu. Pour s'imposer 2-1, grâce aux buts de Marie-Antoinette Katoto et Sandy Baltimore, les Bleues ont d'abord dû gérer leurs nerfs, une qualité qui leur a souvent fait défaut par le passé.

Largement dominée par les longs ballons anglais en début de rencontre, sonnée par le but finalement refusé d'Alessia Russo dès la 16e minute, l'équipe de France a su immédiatement se ressaisir. "On a eu une petite frayeur au début du match. Mais on est restée sereines et dans notre match, on a respecté notre plan de jeu", a retracé Delphine Cascarino, élue meilleure joueuse de la rencontre, en conférence de presse.

Le précédent du Brésil comme source de confiance

Alors que les arbitres vidéos échangeaient, les joueuses de Laurent Bonadei se sont d'ailleurs regroupées pour mieux se remobiliser. "On s'est dit des choses positives, on a évoqué le match du Brésil [victoire 3-2 de la France après avoir été menée 2-0]. On est surtout restées soudées et connectées, focus sur notre objectif, car il restait vraiment beaucoup de temps pour renverser la tendance", a poursuivi la joueuse de San Diego Wave. 

Les Françaises avant le coup d'envoi du match face à l'Angleterre, à l'Euro, le 5 juillet 2025, à Zurich (Suisse). (SEBASTIEN BOZON / AFP)
Les Françaises avant le coup d'envoi du match face à l'Angleterre, à l'Euro, le 5 juillet 2025, à Zurich (Suisse). (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Une même sérénité s'est dégagée de la défense tricolore, pourtant amputée de sa capitaine Griedge Mbock, forfait à cause d'une blessure au mollet droit. Et ce même quand les Anglaises ont fortement poussé en fin de match. "En deuxième période, on a subi par moments mais on est restées unies et on y a cru", a commenté Oriane Jean-François au micro de TF1. La titularisation, à la place de Griedge Mbock, de la jeune Alice Sombath (21 ans), pour sa cinquième sélection, s'est révélée un choix payant tant la joueuse de l'OL Lyonnes a livré une performance de premier plan.

L'atout Sombath

"Alice a fait un grand match ce soir, dans la continuité de ce qu'elle a fait avec nous depuis quelque temps. Elle démontre beaucoup de qualités : c'est une joueuse intelligente, très solide dans les duels, capable aussi de gagner ses duels aériens et elle a ce calme qui permet aussi dans les relances sous pression de ressortir proprement le ballon", a salué, en conférence de presse, le sélectionneur, qui a tenu à souligner la performance globale de la charnière centrale. À court de rythme face au Brésil le 27 juin car sans temps de jeu depuis le 7 mai, la défenseure du Real Madrid Maëlle Lakrar s'est montrée plus à son avantage samedi au Letzigrund. 

Fidèle à sa philosophie d'offrir du temps de jeu à toutes ses joueuses pour les faire gagner en expérience et leur rappeler que personne n'est irremplaçable, Laurent Bonadei a ainsi fait entrer sur le terrain la benjamine du groupe Meween N'Dongala. La défenseure de 20 ans a notamment parfaitement contré, de manière musclée, l'ultime action anglaise avant le coup de sifflet final, au moment où la pression adverse était la plus intense. 

"Tout le monde était impliqué, que ce soit les 11 titulaires et les entrantes. Elles nous ont fait beaucoup de bien. C'était très positif pour le groupe. On a été très bien offensivement et défensivement."

Delphine Cascarino, attaquante des Bleues

en conférence de presse

"Il nous reste beaucoup de matchs, on aura besoin de toute l'équipe et la solidarité va primer. On a fait une très longue préparation, c'est une récompense. Il faut que l'on savoure et on va se projeter sur la suite", a prolongé Grace Geyoro au micro de TF1. 

Des Bleues dans "un registre différent"

Très attaché au jeu de possession, Laurent Bonadei a aussi apprécié de voir ses joueuses capables de répondre à un autre plan de jeu. Avec seulement 44% de temps avec le ballon, les Françaises ont davantage travaillé à "empêcher les Anglaises de construire leur jeu" plutôt qu'à imposer le leur. "C'est bien aussi parfois d'être dans un registre différent, d'être malmené comme on l'a été ce soir ou contre le Brésil la semaine dernière. Ça renforce la solidarité, les liens entre les joueuses pour qu'elles se rendent compte qu'elles en sont capables. Je pense que l'équipe commence à progresser dans sa capacité à être hermétique." Preuve de cette solidité : malgré leur forte possession, les Anglaises ont moins tiré au but que les Françaises (12 tentatives à 14).

Malgré ce succès face aux tenantes du titre, Laurent Bonadei refuse de changer de discours et positionne toujours ses joueuses comme des "challengers". "Il faut apprécier l'instant présent, c'est important. Mais dès demain, on va se remettre au travail parce qu'on a très peu de temps pour préparer le match de mercredi. Il faut bien récupérer et se focaliser sur ce match du pays de Galles sans s'enflammer, en gardant les pieds sur terre et en avançant étape par étape." Les Bleues sont attendues sur la pelouse à 15 heures dimanche à Heiden, à leur camp de base, pour un entraînement entièrement ouvert au public.