Volley : qualifiées pour la première fois en 8e de finale de la Coupe du monde, les bleues veulent confirmer leurs progrès face aux Chinoises

L’objectif est atteint mais elles en veulent plus. Qualifiées pour la première fois de leur histoire en huitième de finale de la Coupe du monde, où elles rencontreront la Chine, dimanche à 12 heures à Bangkok (Thaïlande), les Bleues rêvent d’un exploit. Longtemps considérées comme les moins performantes des sports collectifs tricolores, les volleyeuses françaises ont progressé ces dernières années au point de vouloir rivaliser avec les meilleures nations mondiales.

Le niveau affiché depuis une semaine en Thaïlande par la jeune sélection, entraînée par l’Espagnol Cesar Hernandez, est venu confirmer, si l’on en doutait encore, que l’équipe de France a franchi un cap. Avec deux victoires et une défaite au tie-break face aux Brésiliennes, vice-championnes du monde en titre, les Françaises ont réalisé un excellent premier tour en prenant la deuxième place du groupe C derrière le Brésil.

Maintien en Ligue des nations depuis deux ans

Après s’être facilement débarrassées de Porto Rico (3-1) lors de la première journée, les Bleues ont frôlé l’exploit face aux Brésiliennes. En tête deux manches à rien, elles se sont finalement inclinées 3 sets à 2 (21-25, 20-25, 25-15, 25-17, 15-13) contre la deuxième nation au classement mondial. Deux jours plus tard, les joueuses de Cesar Hernandez ont validé leur billet pour les huitièmes de finale en dominant la Grèce (3-1).

Une qualification dans la droite ligne du travail accompli ces deux dernières années durant lesquelles l’équipe de France est parvenue à assurer son maintien en Ligue des nations. L’échec des JO 2024 (3 défaites sur le score de 3-0 chacune) a été vite digéré et la nomination d’un nouveau coach en décembre a relancé la dynamique.

« On continue à écrire l’histoire avec cette équipe depuis quelques années, glisse la libéro Amandine Giardino. C’est aussi le fruit d’un travail entamé cet été, avec un nouvel entraîneur, beaucoup de jeunes joueuses… Franchement, c’est exceptionnel ! »

En trois participations à la Coupe du monde, la dernière remontant à 1974, la France n’avait jamais brillé. Cette qualification en huitièmes de finale confirme que l’écart entre les Bleues, 14es au classement mondial, et les meilleures équipes de la planète se réduit peu à peu.

Séquences solides et passages à vide

Face aux Brésiliennes, médaillées de bronze aux JO 2024, les Tricolores ont même montré une régularité dans leur progression. Opposées en juillet à cette grande nation du volley dans le cadre de la Ligue des nations au Japon, les Françaises s’étaient déjà seulement inclinées au tie break (15-11), après avoir mené 2 à 1.

« Les Brésiliennes ont plus d’expérience. Elles ont l’habitude de jouer à cette vitesse, à ce niveau, explique le sélectionneur. On travaille dans cette direction, mais on a besoin de temps, et de jouer plus souvent ce genre de rencontre. »

Une analyse confirmée lors du troisième et dernier match de poule face aux Grecques (28e nation mondiale) à Chiang Mai. Favorites, une situation inédite dans une Coupe du monde pour les Bleues, ces dernières ont enchaîné séquences solides et passages à vide, qui ont parfois fait craindre le pire pour cet effectif nouvellement construit.

« L’énergie, on l’a eue parce qu’on voulait aller à Bangkok, indique la capitaine Héléna Cazaute qui « kiffe vraiment de jouer avec cette équipe. » C’est la victoire du « collectif », assure celle qui a su remobiliser ses coéquipières dans les moments difficiles.

Héléna Cazaute, pièce maîtresse

Fer de lance de l’attaque, Héléna Cazaute (27 ans) incarne le visage de cette nouvelle équipe de France décomplexée. Après la déconvenue des JO l’été dernier, l’ancienne Cannoise a su tourner la page pour mieux rebondir. « C’est une autre équipe » avec un nouveau sélectionneur, insiste-t-elle.

Cesar Hernandez a d’ailleurs placé l’Audoise de naissance au cœur de son projet. Et cette dernière, qui a rejoint le VakifBank Istanbul cet été, après quatre années en Italie, le lui rend bien. Rompue aux joutes de la Ligue des champions, après une finale et une demi-finale perdues ces deux dernières années, l’attaquante s’est distinguée dans ce Mondial (21 points contre Porto Rico, 20 face au Brésil et 25 contre la Grèce).

« C’est une joueuse qui nous donne beaucoup, sur le terrain et en dehors », souligne Cesar Hernandez. « Le Brésil a Gabi, l’Italie Paola (Egonu) », indique-t-il et Héléna Cazaute « fait la différence pour nous. » « Quand je suis sur le terrain, je suis contente de l’avoir. C’est une pièce maîtresse », ajoute la libéro Juliette Gelin, qui a joué la saison dernière avec elle à Milan.

Face aux Chinoises, 5e nation mondiale, le défi s’annonce de taille. Première du groupe F, la Chine a battu la République dominicaine 3-0, mercredi à Chiang Mai, dans la « finale » pour la première place du groupe.

En juin, les Bleues ont rencontré les Chinoises en Ligue des nations mais la sanction a été sévère avec une défaite 3 sets à 0 (25-17, 25-18, 25-11). Qu’importe, les Bleues veulent y croire ! « On a envie de rêver, lance Héléna Cazaute. On n’a pas envie de s’arrêter là. »

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