Volley-ball : premier Championnat du monde en 50 ans, l’équipe de France féminine à l’aube d’un nouveau jour
Quand on parle volley-ball en France, l’équipe de France masculine est la première à venir à l’esprit. Ces dernières années, les Bleus ont en effet toujours tutoyé les sommets, avec pas moins de quatre succès en Ligue des Nations et Ligue Mondiale (2015, 2017, 2022, 2024) et bien évidemment deux médailles d’or aux JO, que ce soit à Tokyo et il y a à peine un an à Paris. Pour les filles l’histoire est beaucoup plus compliquée.
Et pour cause, cela fait 50 ans qu’elles n’ont pas participé à un Mondial. En dehors d’une invitation aux JO de Paris en tant que pays organisateur, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Un demi-siècle d’attente et sans doute de frustrations, c’est long et pas banal. C’est pourtant ce qui est arrivé à cette équipe qui, dans la province de Chiang Mai en Thaïlande, va enfin retrouver le haut du pavé, c’est-à-dire les Championnats du monde. Une grande première depuis 1974, car parmi toutes les équipes qualifiées pour cette phase finale en Thaïlande pas une seule nation n’avait été absente un aussi long laps de temps. Ce long chemin de croix semble dorénavant faire partie du passé.
« On sent cette équipe possiblement sur le point d’exploser »
C’est en 2021, en obtenant une 7e place à l’Euro féminin, que les Françaises ont entamé leur remontée. En 2022, un nouveau pas était franchi avec une victoire dans la Golden European League – deuxième division du volley européen. Enfin, en juin et juillet dernier lors de la Ligue des nations avec cinq victoires sur 12 matchs et un succès de prestige contre les Serbes, championnes du monde en titre, les Françaises avaient passé un cap. Pour la capitaine des Bleues, Héléna Cazaute ce retour au premier plan a une explication : « Les Françaises sont de plus en plus nombreuses à jouer à l’étranger, se frotter aux meilleures du monde, cela ne peut les faire que progresser et par extension l’équipe de France. Et on sent cette équipe possiblement sur le point d’exploser. »
Il reste dorénavant à aborder sereinement ces Mondiaux dans un groupe où l’équipe de France retrouvera dès vendredi, Porto Rico, puis dimanche le Brésil et enfin mardi, la Grèce. « On est en train de créer quelque chose. On se dit que les années où on en a un peu bavé nous servent aujourd’hui. Le travail finit par payer, mais on est évidemment conscientes que le chemin est encore long et qu’il faut continuer de travailler », analyse Héléna Cazaute, avant de mettre en garde ses coéquipières sur ce qui les attend : « On sait que le Brésil, c’est la grosse équipe de la poule. Il va falloir créer la surprise. » Même constat pour la Grèce une équipe qui n’est jamais facile à manier. Reste Porto Rico en match d’ouverture largement à la portée de l’équipe. Mais attention à un faux pas : « C’est toujours compliqué de rentrer dans une compétition. On en a fait les frais en Ligue des nations, où tous nos premiers matchs, on les a perdus. Je pense qu’il faut qu’on reste hyper concentrés. Si on veut se qualifier de la meilleure des manières, il faut qu’on reste concentrés sur les trois matches », analyse la taulière depuis plus de dix ans.
Ambitieuse, l’équipe de France dirigée par César Hernandez, espère donc passer le tour préliminaire en finissant au minimum à la deuxième place et ainsi être confrontée lors d’un match couperet à la Chine ou la République dominicaine. Sans doute le 31 août prochain. « On aimerait bien atteindre les quarts. On verra évidemment les équipes que nous croiserons, mais je pense qu’il faut qu’on se concentre d’abord sur notre phase de poules », prévient la capitaine.
La sélection française :
Enora Danard-Selosse (Mulhouse), Nina Stojiljkovic (Aydin/Turquie), Juliette Gelin (Milan/Italie), Amandine Giardino (Nantes), Amélie Rotar (Alba Blaj/Roumanie), Sabine Haewegene (Chamalières), Héléna Cazaute (Milan/Italie), Nawelle Chouikh-Barbez (Chamalières), Iman Ndiaye (Sigorta Shop/Turquie), Lucille Gicquel (Chieri/Italie), Amandha Sylves (Cuneo/Italie), Fatoumata Fanguedou (Chamalières), Eva Elouga (Pays d’Aix Venelles), Camille Massuel (Cannes).
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