Quel pape sera Léon XIV ? Les réponses de notre spécialiste Jean-Marie Guénois à 43 questions posées par les lecteurs du Figaro
Une semaine après son élection, le voile se lève doucement sur la personnalité du pape Léon XIV, mais de nombreuses questions restent en suspens concernant l’avenir de son pontificat. Gouvernance de l’Église, crise des vocations… les dossiers urgents qui attendent le successeur du pape François, décédé le lundi de Pâques, sont multiples. Quel pape sera-t-il ? Quelles différences avec son prédécesseur ? Quelles seront ses positions sur des sujets comme l’immigration, l’écologie, la messe traditionnelle, la communion de personnes divorcées, la place des femmes dans l’Église ou l’homosexualité ? Vous avez été très nombreux à envoyer vos questions à Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef en charge des religions, envoyé spécial à Rome pour Le Figaro. Voici l’intégralité de ses réponses.
Sœur Agnes. - Quelle influence peut avoir le pape sur la politique internationale et la paix dans le monde ?
Merci de cette question car elle suscite beaucoup de méprises, me semble-t-il. On considère que l’élection de ce pape américain - dont on oublie qu’il a la double nationalité péruvienne, pays où il a passé autant de temps que dans son pays natal - aurait une influence sur la politique internationale. En réalité, les papes parlent beaucoup de paix, et ils doivent le faire, mais ils sont très peu écoutés. Souvenez-vous des prises de position du pape Jean-Paul II contre la guerre des Américains en Irak. Reprenez aussi les multiples prises de parole du pape François contre la guerre en Ukraine, ou en Syrie, ou au Proche Orient et pour tous les conflits de la planète. Ce qui apparaît objectivement c’est que le pape Léon XIV a choisi la paix, la paix du Christ, comme la première phrase de son pontificat : «la paix soit avec vous» a-t-il dit. Il n’a pas besoin de parler de paix pour démontrer qu’il est un homme de paix, la profondeur de sa vie intérieure a modelé en lui une grande sérénité et une grande paix dont il rayonne. Qui sait si cette attitude n’aura pas plus d’influence que des grands discours, même si les grands discours sont nécessaires pour éveiller la conscience du monde. Enfin, dimanche, lors du premier Regina Caeli, il a été très net sur la condamnation de la guerre, l’appel au cessez-le-feu, la recherche de la paix.
Cromorne. - Peut-on imaginer que Léon XIV, qui semble vouloir placer son pontificat sous le signe de la paix, soit également le pape de la paix liturgique ?
Vous touchez là l’une des questions les plus sensibles de la succession du pape François. Je me suis un peu renseigné…