Cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques : la French Touch toujours en force
Après des cérémonies olympiques qui ont fait la part belle à la French Touch avec Cerrone, Phoenix, Kavinsky et Air, et avant un grand concert en clôture des Paralympiques, l'électro française a brillé lors de la cérémonie d'ouverture mercredi.
Mr Oizo, l'éclectique
À 50 ans, Quentin Dupieux continue de cultiver ses deux amours: derrière la caméra, où il s'est imposé comme l'une des références françaises de l'humour absurde avec 13 longs-métrages en 17 ans, dont Rubber, Incroyable mais vrai ou encore Daaaaaali!, mais aussi derrière les platines sous le pseudonyme Mr Oizo. Son titre Flat beat, sorti en 1999, a été joué dès les premières minutes de la cérémonie d'ouverture par l'Ensemble Matheus.
Il incarne un trait d'union entre la première vague française, incarnée notamment par Daft Punk et Air, et la French Touch 2.0, qui s'est invitée dans les années 2000 avec des artistes comme Justice ou Kavinsky (Nightcall, bande originale du film «Drive»).
À l’instar de Justice, Myd et SebastiAn, il fait partie de l'écurie Ed Banger, pilotée par Pedro Winter, ancien manager des Daft Punk, qui héberge les pointures électro françaises à rayonnement international.
Myd, le soleil
Myd s'en souviendra: cette nouvelle tête de la French Touch s'est muée en DJ, au pied de l'obélisque de la Concorde, monument parisien réputé. Tandis que défilaient les athlètes en bas des Champs-Élysées, le jeune homme a officié derrière les platines, une immense cap bleu-blanc-rouge, couleurs du drapeau français, sur les épaules, finissant en longue traine au pied de l'obélisque.
Il a notamment joué The Sun, son morceau phare sorti en 2017, qui l'a fait connaître sur la scène internationale. Le titre cumule près de 95 millions d'écoutes sur la plateforme de streaming musicale Spotify.
Dans sa trentaine, l'artiste promène des morceaux en alliage ensoleillement/mélancolie et une dégaine baroque dans le milieu des platines: moustache ou petite barbe en jachère, t-shirt de merchandising touristique parisien et autres assemblages vestimentaires disparates. Natif du nord de la France, Myd a commencé à l'adolescence à bricoler sur les ordinateurs de son père, hypnotisé par Fatboy Slim, Prodigy ou les Chemical Brothers. Une filière dans l'audiovisuel après le lycée l'a conduit à la Fémis, fameuse école française de cinéma, dans la branche ingénierie sonore.
Chilly Gonzales, la touch de piano
En peignoir et charentaises noires sur un vêtement blanc, Chilly Gonzales, Canadien inclassable et collaborateur des Daft Punk, a interprété Countdown, morceau au piano composé par Victor Le Masne, dépositaire de la signature musicale des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Apparu au début des années 2000 avec son bricolage hip-hop/électro, le quinquagénaire s'est ensuite fait connaître par des récitals seul au piano en robe de chambre et pantoufles. Ce qui ne l'a pas empêché de continuer parallèlement à travailler pour de gros clients, comme le rappeur superstar Drake. «Gonzo», un de ses surnoms, a aussi collaboré à Random access memories (2013), album triomphal des Daft Punk, duo casqué aujourd'hui séparé.