C’est un festival. Avec Dupieux, la Croisette s’amuse. Un immense éclat de rire va résonner au milieu des yachts et des plages privées. La sélection ne nous a guère habitués à pareille fantaisie, à autant de liberté. Comment se débrouille ce phénomène de Quentin Dupieux? Il s’agit de son troisième film en un an. À côté, Jean-Pierre Mocky était un paresseux. Woody Allen a l’air - enfin, avait l’air, les producteurs ne se bousculant plus tellement à son chevet - d’avoir un poil dans la main. Ce rythme n’ôte rien à son talent.
Il éclate dès les premières secondes, où Louis Garrel demande à son ami Raphaël Quenard de séduire la demoiselle qui lui court après. Elle l’appelle tout le temps. Il n’en peut plus. Quenard se méfie. Il y a quelque chose. Elle est moche? Pas du tout. Alors ça n’est pas une vraie femme? Oh là là, un peu de calme. Garrel a peur d’être «cancelé». Les deux hommes marchent sur une route en un très long plan-séquence, sans cesser de parler. Ensuite, on aura droit à la fille…