«Nous ramenons la religion dans notre pays» : Donald Trump fête la journée nationale de la prière entre «vierges» et «rêves divins»
Donald Trump était entouré ce jeudi de chefs religieux lui souhaitant de faire des «rêves divins», lors d'un rassemblement étonnant à la Maison Blanche pour marquer la journée nationale de la prière, qui a lieu tous les premiers jeudi de mai aux États-Unis. Un homme s'est agenouillé devant le président américain et des représentants de différentes confessions ont chanté «Amazing Grace», un chant chrétien, tandis qu'il signait un décret pour l'établissement d'une «Commission de la liberté religieuse».
Depuis la tentative d'assassinat à laquelle il a échappé en juillet, Donald Trump répète qu'il a été «sauvé par Dieu», et semble connaître un regain de foi. «Nous ramenons la religion dans notre pays, et nous la ramenons rapidement et fermement», a affirmé Donald Trump, au centre de plusieurs accusations de scandales sexuels et condamné au pénal pour des paiements dissimulés à une actrice de films X. Cela n'a pas empêché le milliardaire, qui proposait des bibles à son effigie à 60 dollars la pièce lors de la campagne présidentielle, d'être accueilli en prophète ce jeudi lors de la cérémonie dans les jardins de la Maison Blanche.
La «réinitialisation spirituelle» de l’Amérique
«Entourez-le d'une protection divine surnaturelle», a déclaré la télévangéliste Paula White, conseillère spirituelle officielle de Donald Trump et responsable du nouveau Bureau de la foi à la Maison Blanche. «Accordez-lui une sagesse qui dépasse l'entendement humain (....) et donnez-lui des rêves et des visions divines», a-t-elle ajouté. Lors de cette prière collective, elle a également appelé à la «réinitialisation spirituelle» de l'Amérique. Un membre de l'assistance s'est alors levé de son siège et s'est agenouillé dans un geste de prière devant Donald Trump, alors que celui-ci s'asseyait à son bureau pour signer le décret. D'autres invités ont levé les mains en l'air en chantant.
Malgré les différents scandales qui ont entouré le républicain, les chrétiens évangéliques ont continué à le soutenir lors de l'élection de 2024, tout comme ils l'avaient fait en 2016. Donald Trump, de confession protestante, les a remerciés ce jeudi pour leur soutien. Sous un soleil de plomb, il a également souligné ses efforts pour ramener la religion à la Maison Blanche, notamment par la création d'un groupe de travail sur les «préjugés antichrétiens» aux États-Unis, pays qui compte la plus grande population chrétienne au monde.
Le président a également adopté une série de positions qui ont réjoui la droite religieuse américaine, notamment sur l'avortement et les questions transgenres. «Ils disent: ’séparation de l'Église et de l'État’. J'ai dit: ’ça va, oublions cela’», a déclaré Donald Trump, ajoutant: «Vous êtes à la Maison Blanche, là où vous devez être».
Trump et l’islam
Il a ensuite remercié les nombreux électeurs musulmans qui l'ont soutenu lors de sa dernière campagne, convaincus par sa promesse de mettre fin à l'effusion de sang au Moyen-Orient. Évoquant sa rencontre avec des imams dans le Michigan, où la population arabo-américaine est importante, il a dérivé sur une croyance défendue par des jihadistes selon laquelle les martyrs musulmans sont accueillis au paradis par 72 femmes vierges. «J'ai dit : ’Vous voulez mourir ?’. Ils m'ont répondu: ’Nous ne voulons pas mourir’. J'ai dit: ’Et les 38 vierges ’+. Ils m'ont répondu que c'était absurde», a-t-il raconté.
Donald Trump s'est ensuite lancé dans une litanie bien connue d'affirmations exagérées ou fausses, notamment celle selon laquelle il aurait remporté l'élection de 2020 face à Joe Biden, lui-même fervent catholique. Le président a fait monter sur scène divers invités ainsi que la plupart des membres de son cabinet. L'un d'entre eux manquait à l'appel: Mike Waltz, dont Trump a annoncé le renvoi du poste de conseiller à la Sécurité nationale une heure après. Fragilisé par une affaire de plans militaires partagés par mégarde, il a été choisi pour être ambassadeur auprès de l'ONU.