Conflit Iran-Israël : l'Agence internationale de l'énergie atomique "appelle à la retenue" pour éviter un accident nucléaire

L'AIEA, agence internationale de l'énergie atomatique, entend bien jouer son rôle dans le conflit qui oppose Israël à l'Iran. L'organisme mondial basé à Vienne en Autriche, qui surveille tout au long de l'année le programme nucléaire iranien, a activé, depuis le début de l'attaque israélienne, dans la nuit de jeudi 12 au vendredi 13 juin, son centre des incidents et des urgences. Elle dit suivre la situation jour et nuit, en lien avec le régime iranien. Son directeur général Rafael Grossi a d’ailleurs salué “la coopération et l’échange d’informations avec les autorités iraniennes. Il faut quand même noter que les frappes empêchent les inspecteurs de l'AIEA présents sur place d'accéder aux sites.


L’Agence a publié mardi 17 juin un nouveau point de situation sur le site nucléaire de Natanz. Elle dit avoir identifié des impacts directs sur les salles souterraines de la principale installation d'enrichissement d'uranium en Iran. Jusque-là, elle estimait que seuls les bâtiments en surface avaient été touchés (et détruits). Mais après analyse d’images satellite haute résolution, elle a modifié son évaluation, sans toutefois préciser à ce stade l'état des dégâts en sous-sol. 

Aucun dommage constaté sur le site de Fordo

Le site de Fordo a été touché par les tirs israéliens, mais pas endommagé, selon l'AIEA. C'est un site également stratégique, développé en secret par l’Iran, avant de voir son existence révélée par l’AIEA en 2009. Creusé à flanc de montagne, il est difficilement pénétrable. Israël n’a pas les capacités militaires pour le frapper avec efficacité. Les États-Unis ont eux des bombes pouvant aller jusqu'à 60 mètres sous terre avant d'exploser : bombes dites "bunker buster" (briseuses de bunkers). L'implication américaine dans ce conflit pourrait passer notamment par l'utilisation de ce type d'engins de guerre.  

Rafael Grossi, directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) "appelle toutes les parties à exercer la plus grande retenue, afin de prévenir une nouvelle escalade", car la situation "retarde la mise en place indispensable d’une solution diplomatique permettant de garantir à long terme que l’Iran ne se dote pas d’une arme nucléaire". Vendredi 13 juin, Rafal Grossi rappelait que les installations nucléaires ne devaient jamais être attaquées, car cela peut nuire aux populations et à l'environnement. 

Aujourd'hui, le niveau de radioactivité à l'extérieur du site de Natanz est inchangé, mais l'Agence reste vigilante, pour "contribuer à prévenir un accident nucléaire qui pourrait avoir des conséquences radiologiques imprévisibles". Rafael Grossi à tenu à le rappeler lundi à Vienne lors d'une réunion du conseil des gouverneurs qu"il est toujours temps et il qu'il y a toujours une place pour la diplomatie".