«Il est impératif de garantir aux femmes l'autonomie de décider» : Melania Trump défend le droit à l’avortement

Quelles surprises nous réservent les mémoires de Melania Trump ? Pour le savoir, il faut attendre mardi prochain, le 8 octobre, date de publication de son livre sobrement intitulé Melania. Mais en attendant, The Guardian, qui explique avoir eu accès à une copie de son ouvrage, en a publié un passage. Et pas n’importe lequel. Dans celui-ci, l’épouse de Donald Trump défend le droit avortement et fait ainsi opposition à son mari. «Il est impératif de garantir aux femmes l'autonomie de décider de leur préférence quant au fait d'avoir des enfants, en fonction de leurs convictions personnelles», écrit l’ancienne first lady. Les femmes doivent être «libres de toute intervention ou pression de la part du gouvernement», insiste encore l'épouse du candidat républicain à la présidentielle américaine.

La voix de Melania 

Si cette prise de position de Melania Trump est si surprenante, c’est d’abord parce que l’ex première dame américaine n’avait jamais exprimé d’opinion politique -ou d’opinion tout court- jusqu’à présent. Pas même lorsque son époux occupait le bureau ovale. Ensuite, il est surprenant qu’elle choisisse ce moment pour défendre cette cause en particulier, car le droit à l’avortement est une question clé de l'élection présidentielle américaine. Son opinion, telle que rapportée par le Guardian, diverge de celle de Donald Trump qui considère que chaque Etat doit être libre de décider lui-même d'éventuelles restrictions concernant l'avortement. Or la question du droit à l'avortement est centrale dans le duel du 5 novembre opposant le républicain Trump à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, qui ne cesse de dénoncer ses volte-face. 

Donald Trump s'est targué d'avoir, par sa nomination de trois juges conservateurs à la Cour suprême des Etats-Unis lors de son mandat, amené à l'annulation en juin 2022 de la garantie fédérale du droit à l'avortement. Mettant fin à un demi-siècle de jurisprudence, la Cour suprême a redonné aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine. Au moins 20 d'entre eux ont depuis mis en place des restrictions partielles ou totales à l'interruption volontaire de grossesse. Mais face au soutien d'une majorité de l'opinion publique au droit à l'avortement, Donald Trump s'est toutefois résolu à ajuster son positionnement sur la question. Le candidat républicain tente désormais de se présenter en défenseur des «droits reproductifs», ce qui lui vaut en retour d'être accusé par les conservateurs d'avoir trahi le mouvement anti-avortement.

«J'ai eu cette conviction pendant toute ma vie d'adulte»

Pendant ce temps, Melania, elle, ne tergiverse pas. «Pourquoi quelqu'un d'autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu'elle fait de son corps? Le droit fondamental à la liberté individuelle dont dispose une femme (...) lui donne l'autorité d'interrompre sa grossesse si elle le souhaite», écrit-elle dans son ouvrage, d'après le Guardian. «Restreindre le droit d'une femme à choisir d'interrompre une grossesse non désirée est identique au fait de lui interdire de contrôler son propre corps. J'ai eu cette conviction pendant toute ma vie d'adulte», ajoute-t-elle selon le journal britannique. S’agit-il d’une stratégie des Républicains pour convaincre l’opinion publique que Donald Trump, sous l’influence de son épouse, pourrait vraiment réajuster son positionnement sur la question ? Ou assiste-t-on à une nouvelle air, celle de l’émancipation de Melania ? La question reste en suspens.