Coupable, mais pas sur l’intégralité des faits. Le tribunal correctionnel de Nantes, en Loire-Atlantique, a condamné, vendredi, un animateur périscolaire à un an de prison avec sursis pour des faits de «violences sans incapacité sur mineurs par une personne ayant autorité sur la victime». Âgé de 45 ans, sans antécédent judiciaire, Mohamed A. - qui comparaissait libre - était poursuivi pour une série d’agressions physiques réalisés à l’encontre de six enfants, âgés de 6 à 11 ans, qu’il aurait malmenés dans le cadre de son travail, entre septembre et octobre 2023. Le tribunal a en revanche prononcé une relaxe partielle pour l’une des agressions présumées, sur laquelle la justice n’a pas pu statuer.
Les faits s’étaient déroulés dans un établissement d’Indre, dans la banlieue ouest de Nantes. Les six enfants avaient rapporté à leurs parents subir des violences de la part de l’animateur. Celui-ci aurait eu des gestes brutaux à leur égard, les aurait secoués, projetés contre des murs ou des meubles, voire étranglés. Le prévenu aurait même placé un couteau sous la gorge de la plus jeune victime, selon leurs témoignages. Cette dernière agression n’a cependant pas pu être vérifiée.
Interdiction de travail auprès de mineurs
«Le fait de violence qui a été écarté correspond à un épisode impliquant un couteau et qui n’a pas pu être objectivé par aucun élément extérieur», a indiqué la présidente du tribunal, après avoir néanmoins noté «les éléments convergents» corroborant la culpabilité du prévenu sur les autres actions qui lui étaient reprochées. La peine prononcée par le tribunal de Nantes a été assortie d’une interdiction de travailler auprès de mineurs pendant cinq ans ainsi que du versement d’une batterie de dommages et intérêts aux responsables légaux des victimes. Une partie des enfants impliqués dans le dossier bénéficie depuis plus d’un an d’un accompagnement psychologique.
Pour les familles des victimes concernées, ces violences étaient d’autant plus surprenantes que l’animateur périscolaire jouissait d’une bonne réputation et était très apprécié des enfants comme de ses collègues, qui ont témoigné en sa faveur. Une probité sur laquelle s’est appuyée la défense, le prévenu ayant répété n’avoir aucune idée de ce qu’on pouvait lui reprocher, supposant des surinterprétations des enfants, voire des affabulations. Peu convaincu, le parquet avait requis en octobre une interdiction de travailler auprès de mineurs pendant cinq ans, assortie d’une peine de 24 mois de prison avec sursis. Sentence au bout du compte réduite de moitié, grâce à sa relaxe partielle.