Le Figaro Marseille
« Le 3e arrondissement, c’est devenu Chicago. On est dépassés », soufflent en chœur deux garagistes du quartier Saint-Lazare, dans le centre de Marseille. Trois jours après le meurtre d’un chauffeur VTC sans histoire par un adolescent de 14 ans à quelques dizaines de mètres de leur enseigne, les artisans accusent toujours le coup.
« Tu ne peux plus parler avec les petits. Ils n’ont plus de code ni de respect. On peut mourir pour un regard de travers », lance l’un d’eux qui est né et vit encore dans cet arrondissement du centre de la Cité phocéenne. « C’est une génération de sicarios qui n’ont peur de rien. Et essayer de les tirer d’affaire est voué à l’échec », regrette son collègue. Derrière les garagistes, deux apprentis mécaniciens s’activent. Une formation professionnelle qui les détourne « de la rue » mais ne les empêche pas d’être confrontés à l’ultraviolence de certains jeunes de leur âge qui ont emprunté le chemin de la délinquance.
« J’ai vu le sang sur le trottoir. On est traumatisés, j’ai peur qu’on me mette une balle dans la tête », bredouille un élève du collège Edgar Quinet devant lequel a eu lieu le drame dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. « J’ai l’habitude de voir les morts, j’habite aux Rosiers », souffle un autre…