Incarcéré en Algérie, le journaliste français Christophe Gleizes est "combatif" mais "isolé", selon ses parents

Le journaliste sportif français Christophe Gleizes, incarcéré à Tizi Ouzou (Algérie), garde "le moral" mais "se sent coupé du monde", confient à l'AFP ses parents, jeudi 28 août. Ces derniers ont pu le voir lors de deux visites au parloir en août. "Il était en bonne condition physique, il faisait énormément de sport pour se vider la tête", raconte sa mère, Sylvie Godard. Son fils a "de très bonnes relations avec le personnel pénitentiaire" et "s'entend très bien avec son codétenu", détaille-t-elle.

"On a fait très très vite pour lui donner tous les messages de la famille, des amis, des amis journalistes et de tout le comité de mobilisation." "Ça l'a rasséréné parce qu'il pensait qu'il était un peu oublié dans sa prison (...) il ne sait rien de ce qui se passe en France", poursuit Francis Godard, le beau-père du reporter. 

Christophe Gleizes, journaliste indépendant spécialiste de football, a été condamné à sept ans de prison ferme en Algérie, notamment pour "apologie du terrorisme", ont alerté fin juin Reporters sans frontières (RSF) et son employeur, le groupe So Press, dénonçant une sanction "injuste". Selon RSF, il a été arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou et placé sous contrôle judiciaire, pour "être entré dans le pays avec un visa touristique, pour 'apologie du terrorisme' et 'possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national'". Il avait eu des contacts avec des dirigeants du foot kabyle.

Des griefs "absurdes"

En pleine tension entre Paris et Alger, les parents de Christophe Gleizes tentent de rester confiants avant un procès en appel attendu à l'automne. "Il pourrait se dérouler, on espère, en octobre. (...) Nous ne savons pas si nous-mêmes pourrons y assister, parce que nous ne savons pas si nous aurons nos visas. Et surtout, nous espérons fortement que son avocat français, Maître Emmanuel Daoud, pourra avoir un visa. Il travaille avec son avocat algérien, Me Amirouche Bakouri", poursuit la mère du journaliste.

Pour son beau-père, "les deux griefs qui lui sont reprochés sont totalement absurdes (...) On ne peut pas interpréter autrement l'exagération invraisemblable de ces griefs si on ne comprend pas qu'il est une sorte de victime collatérale des mauvaises relations entre la France et l'Algérie actuellement".