Strasbourg : le bâtiment de Sciences Po bloqué depuis hier par des étudiants qui protestent contre le partenariat de l'IEP avec une université israélienne
Le Cardo, bâtiment de Sciences Po Strasbourg, est bloqué depuis lundi 24 février par des étudiants qui protestent contre le partenariat de l'IEP avec l'université privée Reichman, près de Tel-Aviv en Israël, rapporte "ici Alsace" (ex-France Bleu). Une manière de pointer du doigt cet l'établissement, accusé d'être lié à la politique israélienne menée à Gaza.
"La plupart des gens comprennent, soutiennent", selon une étudiante mobilisée, "certains ne sont pas pour le blocage, mais quand on leur explique qu'on a essayé tous les moyens institutionnels, qu'on a envoyé des mails, qu'on a fait signer des pétitions, qu'on a essayé de rentrer en contact avec la présidence et qu'on a été refusés, il ne reste que ce moyen-là".
La direction pointée du doigt
"La responsabilité incombe essentiellement à la direction, qui est allée jusqu'à empêcher une réunion des enseignants-chercheurs et des personnels administratifs", estime Vincent Dubois, un enseignant sympathisant du blocage. Il soutient que "l'attitude de la direction a conduit à étendre la sympathie à l'égard de ce mouvement, plutôt que l'inverse".
"C'est le conseil d'administration de Sciences Po qui a voté et c'est le seul à pouvoir faire et défaire", répond le président de l'Université Michel Deneken, sur "ici Alsace" (ex France-Bleu), mardi 25 février. "Ce mouvement est complètement instrumentalisé, idéologisé. Pourquoi on ne bloque pas pour les Ouïghours et pour les femmes afghanes ? Il n'est pas question de laisser pourrir la situation", lâche-t-il aussi, certifiant qu'il compte faire "comme il l'a toujours fait, en bonne intelligence avec les forces de l'ordre et la préfecture".
La lutte contre le partenariat de l'Université de Strasbourg avec cette université israélienne remonte à juin dernier, mais le bâtiment du Cardo avait aussi été bloqué au début du mois de février. Il avait commencé à rouvrir progressivement. Depuis, les cours n'ont lieu qu'en distanciel. Un blocage avait également eu lieu début janvier et cinq enseignants-chercheurs avaient démissionné du conseil d'administration.