Des étudiants bloquent Sciences Po Strasbourg pour dénoncer un partenariat avec une université israélienne

Nouveau blocage d'université pour dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. Des étudiants ont bloqué l'Institut d'études politiques (IEP) de Strasbourg lundi 6 janvier, pour protester contre le partenariat entre l'établissement et l'université Reichman de Herzlya, en Israël, a constaté l'AFP. Des poubelles taguées des inscriptions "A bas le sionisme" et "Fuck Israël" ont été placées devant l'entrée de l'établissement, aux côtés d'une banderole proclamant "Israël Génocide Sciences Po complice".

Ce blocage est organisé en raison du "vote antidémocratique" pour renouer "un partenariat avec une université complice de génocide", a déclaré à l'AFP Lucille, une étudiante. Ce partenariat entre l'IEP de Strasbourg et l'université Reichman, noué en 2015, permettait des étudiants de l'université Reichman d'être accueillis à l'IEP, qui envoyait deux étudiants par an en Israël. Il avait été mis en pause pendant le Covid puis suspendu en juin dans le contexte du conflit à Gaza, mais les membres du conseil d'administration de l'établissement ont renouvelé leur soutien à ce partenariat lors d'un vote le 18 décembre.

Le texte avait été voté à 14 voix pour, 1 contre et 4 abstentions, tandis que 14 membres du conseil d'administration n'ont pas pris part au scrutin. Cinq enseignants-chercheurs ont annoncé démissionner du conseil d'administration après ce vote, qu'ils ont qualifié de "déni de démocratie" en dénonçant de "nombreuses pressions tant internes qu'externes".

Blocage pour la journée "a minima"

"Il y a un soutien affiché de l'université Reichman aux actions qui sont menées dans la bande de Gaza, aux étudiants qui sont dans l'armée israélienne", a dénoncé auprès de l'AFP un étudiant membre du comité Palestine Sciences Po Strasbourg. Il explique que "le bâtiment est bloqué pour la journée a minima" et qu'une assemblée générale était prévue en fin de matinée pour décider de la suite à donner à cette action.

"Je ne suis pas surpris par le blocage, je m'y attendais", a déclaré à l'AFP le directeur de l'IEP de Strasbourg, Jean-Philippe Heurtin, qui y voit "une erreur d'appréciation de la part des étudiants et d'un certain nombre de collègues qui pensent qu'effectivement l'université de Reichman est inféodée au gouvernement de Nétanyahou, ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas. Je pense que c'est une université qui a su préserver la liberté académique, ce qui est la seule chose qui nous importe dans ce cadre-là."