Budget 2026 : les huit mauvais coups de François Bayrou
« Année blanche », 44 milliards d’économies, deux jours fériés supprimés… Le premier ministre, François Bayrou, a présenté, mardi 15 juillet, la potion amère qu’il entend administrer aux Français avec le prochain budget. Voici quelques-unes de ces mesures, qui sous couvert de « compétitivité » et de « lutte contre le déficit », sacrifient les droits des travailleurs et des plus précaires :
- Gel brutal des dépenses publiques : l’austérité érigée en doctrine
Sous couvert de « responsabilité budgétaire », François Bayrou impose une « année blanche » pour toutes les dépenses de l’État — une mise sous cloche des services publics, des prestations sociales, et des investissements sociaux. Seule la Défense échappe à cette purge, conformément aux choix militaristes d’Emmanuel Macron.
- Pensions et minima sociaux gelés : les retraités et les plus précaires sacrifiés
En refusant toute revalorisation des pensions, allocations familiales ou minima sociaux, le premier ministre organise en réalité une baisse déguisée du pouvoir d’achat des plus vulnérables. Les retraités, les chômeurs, les allocataires verront leur niveau de vie s’éroder au fil de l’inflation — une décision d’une violence sociale rare, chiffrée à 3,7 milliards d’euros d’« économies » sur le dos des pauvres. Des mesures qui pourront se doubler de prochains coups portés via le retour de la réforme de l’assurance chômage et une négociation annoncée – et qui ne dit rien qui vaille – sur le droit du travail.
- Coup de massue fiscal sur les classes moyennes : le piège du gel du barème
En gelant le barème de l’impôt sur le revenu, le gouvernement impose en douce une hausse d’impôt déguisée pour les classes populaires et moyennes. L’inflation augmentant les revenus nominaux, nombre de ménages basculeront dans des tranches supérieures sans gains réels — une mesure injuste… et sournoise.
- Suppression de deux jours fériés
Le lundi de Pâques et le 8 mai seront sacrifiés. Pour justifier cette annonce, l’hôte de Matignon reprend à son compte, le refrain sarkozyste du « travailler plus » : « Il faut que toute la nation travaille plus pour produire et pour que l’activité du pays dans son ensemble soit plus importante dans l’année, pour que la situation de la France s’améliore. » Mais en l’occurrence, il n’y aura pas de « gagner plus ».
- Des déremboursements confirmés pour les ALD
Les patients atteints d’Affection longue durée (ALD) sont en première ligne des coupes budgétaires à venir avec la « sortie du remboursement à 100 % des médicaments sans lien » avec l’ALD déclarée et aussi la volonté de « pousser à sortir du dispositif » les patients en rémission confirmées par François Bayrou.
« Sans l’ALD, je ne pourrai plus suivre certains soins », s’inquiétait, dans nos colonnes, en amont de la conférence de presse, Caroline, en rémission depuis le mois de mai et qui souffre de problèmes de dentition, de vue, de transit intestinal, de mobilité et de troubles de la sexualité.
- Sabotage fiscal contre les ménages et le monde associatif
Le gouvernement réduit plusieurs niches fiscales utiles, notamment pour l’emploi à domicile, les dons aux associations ou la recherche. Ces « rabots » frapperont le tissu associatif solidaire, la recherche publique déjà fragilisée, et les aides aux familles modestes.
- Réduction d’effectifs dans la fonction publique : l’État social en voie de démantèlement
Bayrou relance la logique mortifère du « non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois ». Derrière les chiffres, ce sont des infirmières, des profs, des agents du service public qui disparaîtront des territoires, aggravant l’asphyxie des hôpitaux, des écoles et des services de proximité.
- Liquidation d’agences publiques : un pas de plus vers la privatisation rampante
Un tiers des agences et opérateurs publics devraient être fusionnés ou supprimés. Derrière ce jargon de « rationalisation », c’est une attaque structurelle contre les outils de la puissance publique. Moins d’État, moins de services, plus de précarité. La logique managériale étouffe une fois encore la mission d’intérêt général.
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