Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait de l'extension de l'opération militaire dans la bande de Gaza
La trêve paraît bel et bien enterrée. Israël a annoncé, mercredi 2 avril, l'extension de son opération militaire "Force et Epée" dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des "zones de sécurité". Selon les secouristes gazaouis de la Défense civile, quinze personnes sont mortes dans deux frappes israéliennes, mercredi matin. L'offensive de Tsahal s'étend, alors que l'Etat hébreu a mis fin au cessez-le-feu avec le Hamas en reprenant ses bombardements intensifs sur l'enclave palestinienne le 18 mars. Voici ce que l'on sait de cette nouvelle intensification de l'opération en cours.
Israël veut créer "des zones de sécurité"
Le ministre de la Défense israélien a annoncé que l'offensive s'intensifie "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. Israël Katz "appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages".
La zone concernée n'a pas été précisée. Mais lundi, les autorités israéliennes ont appelé les habitants de plusieurs quartiers de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, et de la ville proche de Khan Younès à évacuer. "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a déclaré mardi le porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, Avichay Adraee, via le réseau social X.
Cette zone où ont afflué les réfugiés gazaouis depuis le début de la guerre avait déjà été la cible d'une offensive israélienne majeure il y a un peu moins d'un an. Les hommes de Tsahal ont relancé les attaques sur cette ville le 20 mars, deux jours après avoir rompu la trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier, pour contraindre le mouvement islamiste palestinien à libérer ses derniers otages.
Le ministre de la Défense avait déjà annoncé le 21 mars avoir ordonné à l'armée de "saisir davantage de territoire" dans la bande de Gaza, en menaçant d'annexer ces régions si le mouvement islamiste ne libérait pas ses derniers otages.
Deux frappes israéliennes ont fait au moins 15 morts
Deux frappes israéliennes sur des habitations ont tué au moins quinze personnes, ont rapporté les secouristes de la Défense civile de la bande de Gaza. "Treize martyrs, dont des enfants, ont été tués à la suite du bombardement par les forces d'occupation d'une maison abritant des personnes déplacées dans le centre de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. A ce bilan s'ajoute deux personnes mortes dans une autre frappe sur une maison à Nousseirat, toujours selon cette source.
Les familles d'otages dénoncent la décision israélienne
Le Forum des familles d'otages israéliens a vivement réagi à l'annonce du ministère de la Défense. "A-t-il été décidé que nous sacrifierions des otages pour conquérir des terres ?", dénonce le collectif dans un communiqué. "Au lieu de libérer les otages grâce à un accord et de mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien envoie davantage de soldats à Gaza pour combattre dans les mêmes endroits où ils ont déjà combattu à maintes reprises", ajoute-t-il.
Les familles demandent au ministre de la Défense, au Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et au chef d'état-major, Eyal Zamir, de s'adresser à la nation pour "expliquer comment cette opération sert l'objectif de retour des otages, et comment [ils comptent] éviter de les mettre en danger". Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.