«Tu as fait du très bon travail, c’est vrai… Mais cette année, l’enveloppe pour les augmentations est vraiment petite, tu comprends. Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne garantis rien.» Tout salarié redoute cette phrase en entretien annuel, révélatrice dans 95% des cas d’une non-augmentation. Mais de l’autre côté de la table, le manager ne prend pas nécessairement plus de plaisir à annoncer la sentence. Alexandre*, 52 ans, avait une doctrine bien arrêtée : «Être sévère quand il le faut mais surtout juste. Blâmer les mauvais éléments, récompenser les bons.» Une philosophie désormais inapplicable à la suite d’une consigne donnée dans son entreprise de graphisme : zéro augmentation nominative, faute de budget et d’une crise économique qui joue les prolongations. Un état des lieux frustrant : «Beaucoup de salariés se sont donné toute l’année et méritaient objectivement une petite récompense. Même juste une prime.»
Maigre consolation pour les troupes d’Alexandre …