REPORTAGE. "Nous devons cela aux familles qui souffrent" : après les inondations au Texas, la question des responsabilités au centre des discussions

Aux États-Unis, les recherches se poursuivent désespérément dans le centre du Texas, frappé vendredi 4 juillet par des crues exceptionnelles. Le bilan atteint presque la centaine de morts. Le fleuve Guadalupe, au nord de San Antonio, a débordé et tout emporté sur son passage. Certains habitants pointent désormais du doigt des responsables.

Comment, dans une région réputée sujette aux inondations, une telle catastrophe a-t-elle pu se produire ? Les questions des journalistes et des familles se font pressantes. Mais le temps n'est pas encore à la "spéculation", balaie le responsable local du comté du Kerr, le plus durement touché. "Nos partenaires locaux et régionaux s'engagent à un examen complet des évènements en cours et des dispositifs d'alerte. Nous devons cela aux familles qui souffrent et à toute cette communauté", ajoute-t-il.

"C'est une catastrophe centennale, horrible à regarder"

Les médias ont relayé l'information selon laquelle certains postes au sein de deux antennes météo locales étaient vacants, dans le contexte des coupes budgétaires de Donald Trump. Le président a d'ailleurs été interrogé à ce sujet. "Ces histoires d'inondations, c'est un héritage de l'administration Biden", balaie-t-il, "ce n'est pas de notre fait. Mais bon, je ne vais pas le blâmer pour autant, c'est une catastrophe centennale, horrible à regarder".

Des alertes avaient pourtant bien commencé à être envoyées, de plus en plus pressantes, plusieurs jours avant la catastrophe. Des alertes sans doute pas assez relayées ou prises au sérieux. C'est finalement le scénario du pire qui s'est réalisé en pleine nuit et après les célébrations du 4 juillet. Au niveau local, des discussions avaient lieu depuis des années pour moderniser le système d'alerte dans une région très exposée aux inondations, mais la dépense était visiblement jugée excessive.

Un demi-millier de professionnels mobilisés

En tout cas, un demi-millier de professionnels étaient mobilisés dimanche, et plus du triple en comptant les volontaires ou les proches, venus prêter main-forte en voiture, à cheval ou à pied, à l'aide de drones et d'hélicoptères. Certains se frayaient un chemin à coups de tronçonneuse sur un terrain dévasté et parsemé d'arbres déracinés, de carcasses de voitures ou de poteaux électriques.

"Beaucoup de gens voyagent jusqu'ici parce qu'ils veulent voir les dégâts de leurs propres yeux."

Un responsable local au Texas

à franceinfo

Un responsable local a même été obligé de lancer cet avertissement : "Ne venez pas. Ne venez pas parce que vous ne connaissez pas la région. En ce moment même, je reçois une alerte à propos d'une nouvelle crue, un mur d'eau qui dévale le lit d'un ruisseau. Pensez-y une seconde : si vous n'êtes pas du coin, vous pourriez vous retrouver en grand danger."

La pluie pourrait en effet provoquer de nouvelles inondations. Des alertes étaient en vigueur encore dimanche après-midi. Plus de 850 personnes ont été secourues jusque-là, parfois perchées dans des arbres. Mais bientôt 72h après la catastrophe, l'espoir pour les disparus restant s'amenuise.