EN DIRECT - Défilé du 9 mai : Poutine va s’exprimer devant les troupes russes, pas de trêve sur le front affirme Kiev
Pourquoi les Russes fêtent-ils la fin de la Seconde Guerre mondiale un 9 mai ?
Tandis que le président de la République Emmanuel Macron a commémoré la capitulation de l’Allemagne nazie jeudi 8 mai lors d’une cérémonie organisée aux pieds de l’Arc de triomphe, les commémorations russes n’interviendront qu’aujourd’hui. Comment expliquer ce décalage ?
Il s’agit d’une histoire de fuseaux horaires ! Lorsque le Troisième Reich a signé l’acte de capitulation il y a 80 ans, il était 22 heures 43 à Berlin, soit ... minuit et 43 minutes à Moscou. Pour les Russes, la reddition a donc eu lieu le 9 mai 1945. C’est pourquoi ce jour est resté la «Journée de la Victoire» en Russie et dans plusieurs pays de l’ex-Union soviétique.
Un défilé militaire à Sakhaline pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie
Les célébrations débutent. Un défilé militaire a été organisé sur l’île russe de Sakhaline pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie. Les autorités russes ont promis cette année des cérémonies d’une ampleur inédite pour le 9 mai. Vladimir Poutine doit notamment s’exprimer devant les troupes russes et les dirigeants d’une vingtaine de pays rassemblés sur la place Rouge.
Cette année, le président russe a ordonné à ses soldats d’observer un cessez-le-feu en Ukraine du 8 au 10 mai, à l’occasion de ces célébrations. Les autorités de plusieurs régions de Russie ont toutefois annulé leurs défilés par crainte de possibles attaques ukrainiennes.
Quels sont les chefs d’État étrangers attendus à Moscou ?
Plus d’une vingtaine de dirigeants étrangers doivent assister en Russie aux commémorations des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, couronnées vendredi par une grande parade militaire sur la place Rouge. Ce ballet diplomatique se déroule malgré les tentatives occidentales d’isoler Vladimir Poutine et les avertissements de l’Ukraine, qui a dit voir toute participation étrangère comme «un soutien à l’Etat agresseur», et a multiplié les attaques de drones, y compris sur Moscou.
Xi Jinping et Lula présents
Le principal invité d’envergure à ces commémorations est le président chinois Xi Jinping, arrivé à Moscou dès mercredi. Il a été reçu chaleureusement au Kremlin par le président Poutine pour une rencontre à l’issue de laquelle les deux dirigeants ont adopté une déclaration commune critiquant les Occidentaux. Autre participant d’importance arrivé dès mercredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays ambitionne de jouer un rôle de médiateur dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Narendra Modi absent en raison des affrontements avec le Pakistan
Partenaires traditionnels de la Russie dans le monde, les dirigeants du Vietnam, de la Mongolie, de l’Egypte et de la Birmanie participent également. Le président du Laos, initialement prévu, a annulé sa venue après avoir contracté le coronavirus, selon le Kremlin. Chez les Africains, les dirigeants du Burkina Faso, du Zimbabwe, du Congo, de l’Éthiopie et de la Guinée équatoriale ont fait le déplacement. Le Premier ministre indien Narendra Modi était à l’origine attendu à Moscou, mais n’est finalement pas présent en raison de l’escalade en cours avec le Pakistan, selon les médias.
Comme presque chaque année, les alliés traditionnels de Moscou sont présents: le Kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et le Bélarusse Alexandre Loukachenko. Figure aussi le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, tandis que le président du pays rival, l’Azerbaïdjanais Ilham Aliev, s’est désisté pour prendre part à des événements à Bakou à la mémoire de son père, l’ex-dirigeant Heïdar Aliev, selon le Kremlin. Outre le Kazakhstan, les dirigeants des quatre autres ex-républiques soviétiques d’Asie centrale sont sur place: l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et le Turkménistan. C’est aussi le cas de deux alliés de Moscou en Amérique latine: le Vénézuélien Nicolas Maduro et le Cubain Miguel Diaz-Canel, avec lesquels Poutine a eu des discussions.
La Slovaquie présente malgré la désapprobation de Bruxelles
Malgré les avertissements de Bruxelles, le Premier ministre slovaque Robert Fico se tiendra aux côtés de Vladimir Poutine, et s’entretiendra avec lui. Lui qui s’était déjà rendu à Moscou en décembre 2024 a été accusé à plusieurs reprises par ses détracteurs de mener une politique d’apaisement envers Poutine, tout en étrillant Kiev. Le président serbe Aleksandar Vucic, dont le pays a des liens historiquement forts avec la Russie, a fait également le déplacement et est arrivé mercredi, malgré sa brève hospitalisation début mai. Est présent par ailleurs le président des Serbes de Bosnie Milorad Dodik, qui est recherché par la justice bosnienne.
Un entretien prévu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas
Les dirigeants de deux territoires séparatistes prorusses de Géorgie non reconnus par la communauté internationale sont aussi à Moscou pour le 9 mai : l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est également là et aura un entretien avec Poutine. Les secrétaires généraux de l’Organisation de la coopération islamique, de l’Organisation de coopération de Shanghai et de l’Organisation du Traité de sécurité collective participent aussi à la cérémonie. Hormis les dirigeants, des soldats de 13 pays prennent part à la grande parade sur la place Rouge, dont ceux de la Chine, du Vietnam, de la Birmanie et de l’Egypte.
Selon le Kremlin, les ministres de la Défense de plusieurs pays sont aussi présents, ainsi que l’ambassadeur nord-coréen et des «vétérans d’Israël et des Etats-Unis».
En dépit des annonces de Poutine, aucune trêve sur le front selon Kiev
Cette année, le président russe a ordonné à ses soldats d’observer un cessez-le-feu en Ukraine du 8 au 10 mai, à l’occasion de ces célébrations qui seront couronnées, comme chaque année, par un grand défilé militaire sous les murs du Kremlin.
Mais depuis mardi, Moscou et Kiev ont continué leurs frappes aériennes croisées, entraînant en Russie le retard ou l’annulation de centaines de vols à cause d’attaques de drones ukrainiens. Le Kremlin a dit prendre «toutes les mesures nécessaires» pour assurer la sécurité des célébrations, y compris en limitant l’accès à internet pour contrecarrer les attaques de drones.
L’Ukraine a accusé jeudi l’armée russe d’attaquer sur toute la ligne de front, évoquant des centaines de violations de la trêve. Les forces russes ont assuré, elles, «respecter strictement» le cessez-le-feu, affirmant simplement «répondre» à des violations ukrainiennes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui qualifié la parade militaire prévue à Moscou de défilé «de mensonges». De son côté, le président américain Donald Trump a appelé jeudi soir les deux pays à un «cessez-le-feu inconditionnel» de 30 jours.
Les autorités de plusieurs régions de Russie, dont celle de Krasnodar dans le sud-ouest, ont annulé leurs défilés du 9 mai cette année par crainte de possibles attaques ukrainiennes.
Ces trois dernières années, Poutine a souvent renvoyé à la mémoire de la victoire sur l’Allemagne nazie pour défendre l’offensive militaire contre l’Ukraine, la Russie assurant vouloir «dénazifier» ce pays voisin dont elle occupe toujours environ 20% du territoire.
Devant un parterre de chefs d’États étrangers, Poutine va célébrer le 9 mai en grande pompe
Vladimir Poutine doit s’exprimer vendredi devant les troupes russes et les dirigeants d’une vingtaine de pays rassemblés sur la place Rouge à Moscou pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, un événement commémoré pour la quatrième année consécutive dans l’ombre du conflit en Ukraine.
Les autorités russes ont promis cette année des cérémonies d’une ampleur inédite pour le 9 mai, la principale grand-messe patriotique en Russie et dans d’autres ex-républiques soviétiques. Depuis plusieurs jours, les rues de la capitale russe sont pavoisées aux couleurs nationales et l’immense majorité des commerces et des restaurants ont placardé des affiches appelant à «se souvenir» de la victoire de 1945 et à se montrer «fiers».
La Seconde Guerre mondiale, qui a fait plus de 20 millions de morts en URSS et réclamé des sacrifices inouïs à la population, a causé un traumatisme qui se ressent toujours au sein de la société et qui a nourri un patriotisme exploité par le président russe.
Bonjour et bienvenue dans ce direct
Ce vendredi 9 mai, Moscou s’apprête à célébrer les 80 ans de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie. Tout au long de la journée, Le Figaro suivra les commémorations, en présence de 28 dirigeants alliés de la Russie, dont le président chinois Xi Jinping.