EN DIRECT - Guerre en Ukraine : Donald Trump se dit «plus confiant» dans la possibilité d’un accord avec la Russie
L’éditorial de Philippe Gélie: «Ukraine, Trump et Poutine voient plus loin»
Il y a une anomalie apparente dans l’exigence russe de traiter les «racines du conflit» par un système de sécurité à l’échelle de l’Europe, alors que Washington et Moscou s’entendent pour laisser les Européens sur la touche. C’est qu’en réalité, Trump et Poutine regardent tous deux au-delà de l’Ukraine. Le maître du Kremlin a l’obsession de neutraliser la menace de l’Otan et de préserver sa capacité d’ingérence dans les affaires de ses voisins. L’Américain se croit assez fort ou malin pour «arracher» la Russie à ses alliances avec la Chine, l’Iran et la Corée du Nord, afin d’isoler et d’affaiblir ses «vrais» ennemis.
Une partie d’Odessa sans chauffage ni électricité après une attaque russe
Une «grande» zone résidentielle de la ville portuaire d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, est sans chauffage ni électricité mercredi matin après une attaque «massive» russe qui a fait au moins un blessé, a annoncé son maire Guennadiï Troukhanov. «Suite à une attaque ennemie, 14 écoles, 13 jardins d’enfants et une grande zone résidentielle (plus de 500 logements) sont maintenant sans électricité et sans chauffage», a indiqué Guennadiï Troukhanov sur Telegram.
Il a précisé qu’une clinique pour enfants et un jardin d’enfants avaient eux été «gravement endommagés» et qu’une personne «blessée» était actuellement hospitalisée. Guennadiï Troukhanov a évoqué dans son communiqué «une attaque massive» russe «sur une zone densément peuplée», sans donner plus de détails sur la nature de cette frappe nocturne. L’armée russe pilonne depuis trois ans l’infrastructure énergétique et civile ukrainienne, en plus de bombarder des villes et villages de l’Ukraine.
Macron annonce l’organisation ce mercredi d’une nouvelle réunion «avec plusieurs États européens et non européens»
Emmanuel Macron a annoncé qu’il organiserait mercredi une nouvelle réunion «avec plusieurs États européens et non européens» sur l’Ukraine, avec l’objectif de s’être entretenu avec l’ensemble des Vingt-Sept d’ici la fin de la semaine, a-t-il indiqué dans un entretien à plusieurs quotidiens régionaux, dont Le Parisien, La Provence ou Sud Ouest.
L’Élysée a ensuite précisé qu’Emmanuel Macron recevrait mercredi le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, et qu’ils participeraient ensuite ensemble à une «réunion informelle en visioconférence» avec d’autres dirigeants dont la liste n’a pas encore été divulguée.
La présence de troupes européennes en Ukraine au cœur des débats
Le président américain, interrogé par la presse, s’est également déclaré «totalement favorable» à la présence en Ukraine de troupes européennes de maintien de la paix, un sujet qui divise les Européens. «S’ils veulent faire cela, c’est super. J’y suis totalement favorable», a-t-il déclaré, précisant que «nous (les États-Unis) n’avons pas à en envoyer là-bas, parce que, vous savez, nous sommes très loin».
Une idée à laquelle la Russie est fermement opposée. «Nous avons expliqué aujourd’hui que le déploiement (en Ukraine) de troupes des forces armées des pays de l’Otan, mais sous un autre drapeau, sous le drapeau de l’Union européenne ou sous des drapeaux nationaux ne change rien. C’est bien sûr inacceptable», a déclaré Sergueï Lavrov, alors que certains pays européens et Kiev avancent l’idée de telles forces en territoire ukrainien pour garantir la sécurité de l’Ukraine et le respect d’un futur accord mettant fin à la guerre.
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Dans un entretien à des journaux français, le président Emmanuel Macron a pour sa part assuré que «la France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front» en Ukraine.
Retour sur les deux précédentes rencontres entre Donald Trump et Vladimir Poutine
Donald Trump va «probablement» rencontrer Vladimir Poutine d’ici la fin du mois, a-t-il assuré mardi. La première rencontre entre les deux hommes avait été aussi mémorable que controversée. En juillet 2018, les présidents américain et russe doivent aborder des dossiers brûlants à Helsinki, en Finlande : guerre en Syrie, situation ukrainienne, dénucléarisation, accords culturels... Le «match de boxe», comme le titrait la presse française, entre deux des personnalités les plus fortes de l’échiquier mondial s’annonce intense. Il accouchera finalement d’une souris, et provoquera un tollé outre-Atlantique.
Au moment du bilan, Donald Trump écrit ainsi sur Twitter que les échanges avec son homologue russe ont été «bien meilleurs» qu’avec ses partenaires de l’Otan, qu’il avait rencontrés quelques jours plus tôt à Bruxelles. À cette époque, la Russie est pourtant au cœur d’accusations d’ingérence dans l’élection américaine de 2016, qui pèsent sur le mandat du président américain depuis son investiture.
Et lors de la conférence de presse qui suit sa rencontre avec Vladimir Poutine, Donald Trump déclare qu’il n’y a «aucune raison pour laquelle ce serait la Russie», remettant ainsi publiquement en cause les services de renseignement américains. Avant d’assurer, le lendemain, que sa langue avait fourché, et qu’il ne voyait en réalité «aucune raison pour laquelle ce ne serait PAS la Russie».
Trump se dit «plus confiant» dans la possibilité d’un accord avec la Russie
Donald Trump s’est dit mardi davantage «confiant» dans la possibilité d’un accord avec Moscou sur un possible règlement de la guerre en Ukraine, après les discussions entre Américains et Russes à Ryad, et a assuré qu’il rencontrerait «probablement» Vladimir Poutine avant la fin du mois. Les discussions de haut niveau entre responsables russes et américains mardi à Ryad ont été «très bonnes», a estimé Donald Trump. Interrogé sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine avant la fin du mois, Donald Trump a simplement répondu: «probablement.»
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En appelant le président russe au téléphone la semaine passée pour envisager de régler directement avec lui une fin du conflit en Ukraine, Donald Trump a provoqué un choc en Europe et en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky dénonçant mardi des pourparlers «sur l’Ukraine sans l’Ukraine». «Je suis très déçu» de ces propos, a répondu Donald Trump. «J’entends qu’ils sont fâchés de ne pas avoir de siège (à la table des négociations), alors qu’ils ont eu un siège pendant trois ans, et même bien avant cela», a encore déclaré le républicain. «Je pense que j’ai le pouvoir de mettre fin à la guerre», a-t-il estimé.
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Bonjour à tous. Après une journée de pourparlers à Riyad entre Américains et Russes, la perspective d’une potentielle paix en Ukraine se précise. Suivez notre direct.