Le mineur au visage bourru tire une longue bouffée sur sa cigarette. Malgré l’avancée des troupes russes et les bombardements quotidiens, il refuse de quitter Pokrovsk. « On ne peut pas partir. Si je quitte la mine, comment est-ce que je subviendrai aux besoins de ma famille ? » s’interroge Alexyi. Lui, sa femme et son fils de 17 ans continuent de vivre dans leur maisonnette en bordure de la ville. « La mine, c’est toute notre vie. On a nulle part où aller, et pas d’autre moyen de gagner notre croûte », ajoute-t-il. Tant pis pour les Russes et les bombardements, tant pis pour l’eau qui ne coule plus dans les robinets, et la lumière qui ne s’allume qu’épisodiquement, faute d’électricité. « Et puis, on a besoin de moi à la mine. On a besoin de charbon pour la guerre. Je ne suis pas soldat, c’est ma petite contribution », ajoute-t-il.
Dans la mine de Pokrovsk – la plus grande d’Ukraine – le travail continue sous terre quand la guerre fait…