L’examen du budget de la sécurité sociale arrive dans l’hémicycle, mardi 4 novembre, avec notamment le sujet du doublement des franchises médicales. Ce sujet fait polémique, car il s’agit de demander aux malades de participer un peu plus qu’aujourd’hui aux économies de santé
Aujourd’hui, on paie un euro de franchise sur la boîte de médicaments, demain ce sera deux euros, dans la limite d’un plafond qui là aussi doublera puisqu’on passera de 50 à 100 euros par an. Idem sur les consultations médicales, le gouvernement entend passer la franchise de 2 à 4 euros avec là encore, un plafond qui montera de 50 à 100 euros annuels, un reste à charge que même les meilleures mutuelles et complémentaires ne peuvent pas rembourser.
Le gouvernement espère ainsi faire 2,3 milliards d’euros d’économies auxquels il veut ajouter, l’élargissement des franchises à d’autres soins, comme les soins dentaires, les dispositifs médicaux, type lunettes ou béquilles. Précisons toutefois que 18 millions de Français ne seront pas touchés par ces franchises, les femmes enceintes en fin de grossesse, les moins de 18 ans, les bénéficiaires de l’aide médicale d’état, ou de la complémentaire santé solidaire, c’est-à-dire des personnes qui ont de faibles revenus.
Un point essentiel pour le gouvernement
Ces mesures sur les franchises ont pourtant été supprimées fin octobre en commission des Affaires sociales, mais comme c’est le texte initial du gouvernement qui va être discuté dans l’hémicycle, le sujet va être débattu de nouveau alors même que certaines dispositions sont des textes réglementaires et feront l’objet de décrets. Le gouvernement tient à ces mesures sur les franchises. Pour Stéphanie Rist, la ministre de la Santé, ces contributions individuelles sont des "forfaits de responsabilité". Chacun doit, selon elle, faire des efforts pour maîtriser nos dépenses de santé et préserver notre modèle social. Selon ses calculs, cette évolution revient à demander 3,5 euros de plus par personne et par mois.
Le PS, lui, tient absolument à supprimer ces franchises. Pour les socialistes, pas question de demander plus aux patients. Après avoir obtenu la suspension de la réforme des retraites, la taxation des riches via un nouvel impôt sur la fortune improductive, le gel des pensions de retraites, le PS entend bien faire plier le gouvernement : c’est son prochain scalp !
Pour cela, il peut s’appuyer sur les écologistes, la France insoumise, mais aussi à l’extrême droite sur le RN.