Gisèle Pelicot va porter plainte contre « Paris Match » pour diffusion de « photos volées »
Mercredi 16 avril, Gisèle Pelicot, victime de son mari et des cinquante autres condamnés du procès des viols de Mazan, qui avait pris la courageuse décision de refuser le huis clos, a été citée par le Time Magazine dans la liste des 100 personnalités les plus influentes en 2025. De l’autre côté de l’Atlantique, Paris Match a publié, jeudi 17 avril, sept photographies de la septuagénaire et d’un homme présenté comme son nouveau compagnon sur l’Île de Ré.
« À chaque fois que l’intimité de la vie privée de notre cliente sera atteinte, on va réagir et faire condamner », a réagi auprès de l’AFP son avocat Maître Antoine Camus, assurant que « sur le plan judiciaire, la riposte va se faire » contre le magazine. Contacté par l’Agence France Presse, Paris Match n’a pas répondu dans l’immédiat.
« Aujourd’hui elle se reconstruit »
« Sur le fond, c’est très choquant vu qu’il s’agit de l’histoire d’une femme dont le consentement a été nié pendant 10 ans et dont le calvaire a été rappelé par les quelque 3 000 photos et vidéos prises à son insu. Or faire l’objet après ça d’une paparazzade, c’est n’avoir rien compris à ces quatre mois de procès ! », s’est ému Maître Antoine Camus. « C’est extrêmement décevant car ils se désintéressent du message porté par Gisèle Pelicot. La question du consentement et du libre arbitre, ils s’en fichent », a-t-il accusé.
« Aujourd’hui elle se reconstruit et se concentre sur son livre pour garder le contrôle de son histoire », a continué le conseil, réfutant que Gisèle Pelicot ait « signé tout contrat » pour une adaptation cinématographique avec la plateforme américaine HBO comme l’avance Paris Match. Sur certaines photos publiées par le magazine, on la voit avec une équipe vidéo professionnelle la suivant sur un marché.
Dans la même veine, un compte Tik tok a récemment été banni de la plateforme après avoir généré le starter pack de Gisèle Pelicot. La victime y est représentée en pyjama à côté d’un lit, d’une caméra et d’un comprimé, objets qui rappellent explicitement les multiples viols dont elle a été victime. Une reprise ignoble de cette tendance à des fins masculinistes.
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