Chaque année, pour le début de la saison, au 1er mars, des prestataires de la mairie de Lège-Cap-Ferret posent environ 3000 corps-morts, des bouées qui permettent d’amarrer les bateaux, sur les 25 kilomètres le long de la côte. D’après une convention signée avec l’Etat, la collectivité doit gérer la gestion de ces corps-morts, avec l’obligation de les enlever fin octobre. Problème, cette année, leur mise en place est particulièrement retardée.
Il y a trois mois, l’un des quatre prestataires qui assure ce service a fraudé et n’avait pas retiré un total de 150 bouées. «C’est un corbeau qui nous a alertés en appelant la mairie. Le poseur n’a pas du tout respecté les règles», explique Philippe de Gonneville, le maire de Lège-Cap-Ferret. Pire, le prestataire a tenté de les dissimuler pour ne pas s’apercevoir qu’elles étaient toujours en place dans l’eau. Il avait remplacé les bouées blanches, que l’on voit très distinctement depuis la côte, par des petites bouées noires impossibles à distinguer au loin. Les chaînes avaient également été raccourcies. «À marée haute, c’était impossible de les voir. On a directement demandé à la police nautique de faire des vérifications sur site. Ils se sont déplacés en canoë et ont fait décoller un drone pour constater le nombre de corps-morts. Nous avons immédiatement dénoncé le marché public. On a donc relancé un marché début janvier. Il y a donc un nouvel appel à concurrence pour trouver un nouveau prestataire» , indique le maire, qui a demandé, avec ses avocats, une indemnisation du préjudice.
«Des solutions au cas par cas»
Conséquence directe, plus de 500 plaisanciers ont reçu ce message dans leur boîte mail : «En tant que titulaire d’un corps-mort sur la période débutant le 1er mars, nous tenons à vous informer d’un report dans la mise à disposition de votre mouillage. En effet, la ville de Lège-Cap-Ferret a subi un lourd souci technique imputable à l’une des entreprises en charge de la pose et de la dépose des mouillages.»
Avec le nouvel appel à concurrence, la mairie espère pouvoir installer les corps-morts manquants courant avril. «Vu les deux premiers mois de la saison et le peu de fréquentation, on espère pouvoir satisfaire la grande majorité des plaisanciers. Ça dépendra aussi de la météo. C’est sûr que s’il y a des week-ends ensoleillés à Pâques, ça sera peut-être un peu compliqué. S’il n’y a pas assez de places, nous dédommagerons les plaisanciers financièrement. On trouvera des solutions au cas par cas», promet le maire.