Le PDG de l’Agence France-Presse annonce 10 à 12 millions d’euros d’économie, les syndicats vent debout

Fabrice Fries, PDG de l’Agence France-Presse (AFP), a annoncé que l’agence allait s’engager dans un programme d’économie de 2 millions d’euros pour l’année 2025. Non content de cette coupe budgétaire surprise, il a également déclaré que, pour 2026, « la marche sera bien plus haute » : il dit vouloir trouver 10 à 12 millions d’euros d’économies supplémentaires d’ici là. Le PDG reconnaît annoncer « de mauvaises nouvelles », et prévient de l’arrivée d’un « chantier énorme » qui impactera « forcément » les emplois. Il ajoute qu’il allait être nécessaire, au sein de l’agence, de « s’interroger et s’adapter à des méthodes de travail » ainsi que de « faire des choix ».

Après sept années d’augmentation des bénéfices, les « revenus commerciaux » de l’AFP « vont régresser cette année », avec près de 8 millions d’euros en moins par rapport à ce qui est prévu dans le budget. En 2024, l’AFP a réalisé un résultat net de 200 000 euros et un chiffre d’affaires de 326,4 millions d’euros. Outre ses revenus commerciaux, elle reçoit par l’État français une compensation des coûts liés à ses missions d’intérêt général (118,9 millions d’euros en 2024).

Les syndicats stupéfaits face aux mesures annoncées

Cette déclaration découle d’un contexte de crise médiatique internationale. Fabrice Fries a défendu sa décision en énumérant les pertes de contrats de l’AFP, notamment la fin du programme de vérification des informations de Meta aux États-Unis, auquel participait l’agence, ainsi que « l’arrêt brutal » du contrat avec la radio publique Voice of America, très menacée par l’administration Trump.

Dans un communiqué, les syndicats déclarent leur stupéfaction face aux mesures annoncées. L’intersyndicale CGT, SNJ, SUD, FO et CFE- CGC dénonce les coupes à venir : « La grande majorité des bureaux et services, dans toutes les catégories de personnels, sont déjà à l’os et ne pourraient absolument pas fonctionner convenablement avec des effectifs encore réduits ». Ils appellent à la mobilisation « pour la défense de l’emploi et de conditions de travail permettant de poursuivre la mission de l’AFP pour un journalisme de qualité ». Également, ils « se donnent pour mission d’aller voir les parlementaires et sensibiliser l’opinion », pour éviter le « rabougrissement mortifère » de l’agence de presse.

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