Salih Muslim (PYD) : « Résister et revendiquer la liberté pour tous les Syriens »

Damas (Syrie), envoyé spécial.

Une semaine après la fuite de Bachar Al Assad et la fin de la domination du parti Baas sur la Syrie, le calme règne dans la capitale où personne ne semble regretter le clan déchu. Pour la réouverture des universités, ce dimanche 15 décembre, les étudiants se sont même rassemblés sur la place des Omeyyades pour fêter « la liberté et surtout la liberté d’expression », comme le souligne, auprès de l’Humanité, Hanine, 23 ans, qui prépare son diplôme d’informaticienne, avec ce slogan « Tous les Syriens ne font qu’un » !

Les djihadistes de Hayat Tahrir al Cham (HTC) veulent montrer patte blanche, comme l’a demandé leur chef, connu jusque-là sous son nom de guerre, Abou Mohammad Al Jolani, mais qui a repris son véritable patronyme, Ahmed Al Charaa, en même temps qu’il a troqué son treillis contre un costume à l’occidentale.

Toutes ses déclarations et tous ses actes tendent à rassurer la communauté internationale. Pourtant, en fin de semaine dernière, à Damas, dans le quartier de Mazzeh, des individus munis de mégaphones ont averti la population qu’hommes et femmes ne devaient pas se mélanger. Initiative individuelle de quelques groupes ? Il est encore trop tôt pour le dire.

En revanche, la tension est forte dans le nord du pays. Les supplétifs syriens de la Turquie n’ont de cesse d’attaquer les zones tenues par les Forces démocratiques syriennes (SDF, à dominante kurde), multipliant les exactions contre les populations civiles, en particulier les femmes. Le cessez-le-feu instauré dans la ville de Manbij, sous la houlette des États-Unis, est précaire, tandis que Kobané demeure visée. Jusqu’à dimanche, aucun dialogue direct n’avait été établi entre les Kurdes de l’Administration autonome du Nord-Est syrien (Aanes) – qui pourtant le recherchent – et le HTC.

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