Guerre en Ukraine : la Russie modernise son armement après avoir épuisé ses stocks de matériel soviétique

La guerre des drones en Ukraine fait toujours rage dans le ciel ukrainien. Au moins trois soldats ukrainiens ont été tués et 18 blessés mardi 29 juillet par une frappe russe contre un camp d'entraînement militaire, a annoncé l'armée ukrainienne, au lendemain d'offensives nocturnes russes qui ont fait 25 morts. 

Ces attaques interviennent alors que le président américain Donald Trump a donné dix jours à compter de mardi à son homologue russe Vladimir Poutine pour mettre un terme au conflit, sous peine de sanctions des Etats-Unis.

Des chars de la Seconde Guerre mondiale

Mais qu'en est-il au sol ? Il est de plus en plus évident qu'en plus de trois ans, la tactique employée par la Russie a radicalement changé. Si, au début de ce conflit à grande échelle, Moscou a eu recours de façon massive à ses réserves datant de l'ère soviétique, selon une enquête menée par le Financial Times, c'est désormais terminé : ces stocks, notamment des chars datant de l'URSS, sont épuisés.

Retour en arrière : juste après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, des images satellites montraient des dépôts militaires russes, avec de longues files de véhicules. Il s'agit notamment de chars hérités de la Guerre Froide, voire parfois même de la Seconde Guerre mondiale. Certains avaient alors été remis en état grâce aux pièces détachées.

Une modernisation en cours

Mais d'après l'Institut Kyiv School of Economics, le flux régulier qui était auparavant observé de ces entrepôts vers la ligne de front s'est tari. Mais attention, préviennent ces experts, entre-temps, Moscou, grâce à son effort de guerre, est en train de considérablement moderniser ses équipements. Et pour cela la Russie est de plus en plus dépendante des approvisionnements étrangers, notamment en provenance d'Asie. Si la Chine, ne fournit pas directement des armes à la Russie, Pékin est devenu le principal fournisseur de l'industrie de défense russe, avec, notamment, des composants électroniques utilisés pour les drones.

L'institut indique avoir également identifié environ 13 000 tonnes de matières explosives, "provenant probablement d'Iran", en fonction de leurs points d'entrée dans la chaîne logistique près de la mer Caspienne.

Enfin, d'après le renseignement militaire ukrainien, 40 % des munitions utilisées par l'armée russe sont désormais fournies par la Corée du Nord. D'après Kiev, ces munitions fournies par Pyongyang permettraient en ce moment à la Russie de maintenir sa force de frappe le long de la ligne de front avec l'Ukraine, tout en lui permettant de renouveler des stocks de munitions russes, cette fois, de meilleure qualité… en prévision, à terme, d'un éventuel conflit impliquant l'Otan.